Chantal Archambault vole à hauteur d’homme

Publié le 18 mai 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Chantal Archambault

À hauteur d’homme

Du Prince

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Depuis plus d’un an, l’auteure-compositrice-interprète Chantal Archambault a mis en plan sa carrière solo afin de se consacrer à Saratoga, groupe qu’elle forme avec son amoureux, le bassiste et auteur Michel-Olivier Gasse. Mais voilà qu’une bourse de recherche et de création l’a ramenée en studio, duquel sort cet envoûtant EP À hauteur d’homme.

L’artiste à la mirifique voix claire ramène sur ce mini-album ce qui fait sa marque: une plume incarnée relatant les élans du cœur, la volupté, le désir, les vulnérabilités comme nulle autre — À force d’avoir peur de voir dans ton rétroviseur/Les blessures qui retiennent tes chances de regoûter au bonheur/T’as mis des dos d’âne en avant de ton cœur —, couchée sur de tendres mélodies folk pop vibrantes de sensibilité. Ces cinq joyaux de pièces s’inscrivent tout naturellement dans le sillon de sa discographie, amorcée en 2010 avec La romance des couteaux, qui s’enracinait dans le country et le folk. Les élans, paru en 2013, embrassait un son un brin plus pop, tandis que le EP L’amour ou la soif, sorti en 2014, revisitait de façon acoustique et dépouillée quelques-uns de ses morceaux.

Pourvue de sa bourse, la lumineuse Valdorienne a donc exploré de nouvelles approches sonores sous la direction d’Alex McMahon, qui a notamment collaboré avec Alex Nevsky, Yann Perreau et Ariane Moffatt. Les sonorités country cèdent ici leur place à de subtils arrangements électros conduits par des claviers et synthétiseurs qui ne dénaturent en rien l’œuvre organique d’Archambault. Les formes graphiques côtoyant l’indissociable chignon de la rousse mélodiste sur la pochette rappellent à cet égard l’esthétique des années 80, dont les influences se font légèrement entendre (pensons à la joviale Le jeu des accroires).

Les touches électros, nouvelles en la demeure, dont se parent ses fines compositions — les célestes À hauteur d’homme et On veillera le feu, la belle à pleurer Dos d’âne, la grave Corps étrangers — contribuent plutôt à créer des ambiances atmosphériques, toujours enveloppantes, qui prennent à l’âme. Ces doux revêtements habillent les chansons comme un pendentif délicat, une vaporeuse robe d’été, ou un châle, des épaules nues pour les tenir au chaud.

Tu joues la juste dose de charme et de chaleur, chante-t-elle sur À hauteur d’homme. Chantal déploie son art avec la même adresse.

Lancement du EP ce jeudi 19 mai à 17h au Parc de la Petite-Italie à Montréal. Ouvert au public.