9 questions norm4les avec CRABE

Le cinquième album du duo de punk normal (norm4l, si vous êtes fans de leet speak) CRABE, intitulé Le Temps f33l, paraît le 20 mai. La formation propose un spectacle unique à la Sala Rossa en guise de lancement. Nous avons profité de l’occasion pour rencontrer Mertin et Gabriel pour leur poser quelques questions sur la gastronomie et le normcore.

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Je vois que vous avez plusieurs publications sur les réseaux sociaux qui sont localisées au restaurant Nickel’s de la Plaza St-Hubert. J’aurais voulu vous recevoir au Nickel’s, mais finalement, c’est pas ça qu’on fait. Êtes-vous déçus?

M : Non, c’est correct. Étant tout le temps au Nickel’s sans le vouloir… c’est hot comme endroit, mais c’est gras. Malgré que maintenant, ils ont des écrans pour écouter le sport. Peut-être qu’on ira ensemble.

G : Y’a des écrans pour le sport? Moi c’est les banquettes.

Il y a ce restaurant-là, mais aussi le vidéoclip pour Ma collection de gicles et de ouaches qui a été tourné sur la Plaza St-Hubert. Avez-vous un attachement fort envers elle?

M : Je viens de déménager au coin de la Plaza pis je trouve ça super humble, multiculturel, multidisciplinaire…

G : Beaucoup d’éléments normcore. Des magasins de robes de mariées? Très normal.

M : En plus, c’est comme des performances artistiques d’avoir ces magasins-là parce que, déjà qu’il y en ait un, c’est hot, mais qu’il y en ait six d’affilée… C’est exactement les mêmes affaires qu’ils vendent. Y’a des magasins qui n’ont même pas de nom, tellement c’est louche. Dans mon magasin favori, ils vendent des serviettes de mangas pis des affaires de même, je suis allé ce matin et j’ai vu des gens sortir: je suis sûr que ça sert de maison. Humain à souhait.

D’où ça vient votre trip sur le l33t speak?

G : Je trouve que ça fait «norm4l» et «jazz fusion».

M : Moi ça me fait penser à mIRC pis toutes ces affaires-là. Ayant 42 ans, j’ai connu mIRC et ICQ depuis longtemps. On écrivait avec des chiffres.

G : C’est comme ironiquement normcore.

M : La toune qu’on a sortie avant l’album s’appelait Soyons normcore pour deux minutes pis je pense que ça nous touche d’une façon. On se demandait, l’autre jour, avec un ami [Philippe Beauséjour, préposé au psych dans IDALG]; y lâche pas de me dire: «c’est quoi ça? La tasse, es-tu normcore?» Là j’ai compris c’est quoi. C’est quelqu’un des années 90 mal habillé pis pas dans le vent.

G : Je pense que c’est quand tu fais par exprès pour avoir un look normal mais qui attire l’attention tellement c’est normal. Tu fais des efforts esthétiques pour avoir l’air normal. Mettre des chiffres à la place des lettres, les hashtags, les t-shirts plain. Je pense que ça prend la volonté que ce soit normcore pour que ce soit normcore.

C’est quoi le commentaire le plus norm4l qu’on vous ait fait?

G : «C’est bon».

M : «C’est de la musique de fuckés, ça.»

G : Les gens qui disent ces mots-là, «musique de fuckés»… C’est tellement vide.

M : J’utilisais ces mots-là dans une publication, récemment. C’est tellement ridicule. On a des amis qui jouent dans un autre groupe, Alparchie, pis ils entretiennent ce terme-là parce qu’eux aussi font de la «musique de gars fuckés».

C’est où la place la plus norm4le où vous avez joué?

G : À la BO de Valleyfield avec BARF, Bookakee et Vantablack Warship. Dans le show, il y avait une vibe machiste, un peu, où la compétition masculine règne et la violence est mise de l’avant. Nous autres, avec nos capes dorées en parlant de verres d’eau… Y’avait des performances gores où ils éventraient une femme enceinte.

M : Du genre de grind vert fluo. C’est fuckin’ hors contexte. C’était tellement normal que ça ne l’était pas. Par contre, bon commentaire du spectacle, dans Vantablack Warship, il y avait des membres d’Arseniq33, dont on est fans et qui nous ont influencés à faire la musique qu’on fait. Le chanteur, Yannick Pilon, est venu nous voir pour nous dire que c’est cool que des gens fassent encore de la musique bizarre. Extraordinairement positif dans une soirée normale, anormale.

G : Anormal-core.

Quel jeu vous pouvez speedrunner le plus vite?

G : Je ne speedrunne pas. Je deviens anxieux après trop d’heures de jeux vidéos. Peut-être Star Fox 64, parce que juste jouer, c’est le speedrunner.

M : Moi j’ai essayé de speedrunner un jeu impossible qui s’appelle I Wanna Be The Guy. Asti que c’était tough.

Un feature avec le compositeur du jingle de Barbie’s Resto Bar Grill ou le compositeur du jingle de la campagne électorale de Maxime Bernier?

M : C’est clair que c’est Barbie’s pour moi. J’ai déjà fait un cover full band de cette toune de malade mental-là. J’suis déjà allé au Barbie’s pis c’était pas super bon. J’étais pas encore végétarien dans ce temps-là, mais je commençais à être tanné de la viande. Ils m’ont servi des slabs et des slabs d’affaires brunes avec de la sauce. C’était épouvantable.

Qu’est-ce qu’on ne verra pas au lancement?

M : Des méchants. On ne peut pas contrôler certaines choses, mais je ne veux pas qu’il y ait du vol d’argent ou du vol d’amour.

G : On ne verra pas de violence.

Quelle face feriez-vous si on vous invitait à faire une entrevue au Nickel’s?

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Pour éviter de rencontrer des méchants, le rendez-vous est à la Sala Rossa le 20 mai 2016 dès 20 heures. Gabriel fait dire que les retardataires vont s’en vouloir. Qu’on se le tienne pour dit.