Une deuxième Nocturne de calibre avec Tim Hecker à MUTEK

Publié le 03 juin 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Si la première Nocturne de Mutek fut toute en danse, la seconde était sous le thème de la musique ambiante, plus propice à la contemplation.

Crédit : Jonathan Arès

Je suis arrivé à peu près au milieu de la soirée au MAC. Je me suis dirigé vers la grande salle, où l’artiste montréalaise Kara-Lis Coverdale y est allée avec sa musique ambiante angulaire. Les couches de claviers et d’orgues ainsi que les projections géométriques donnaient une ambiance quasi religieuse, mais avec un côté sombre et post-apocalyptique, dans le style du manga Akira ou Ghost in the Shell.

Je suis ensuite allé dans l’autre salle où j’ai pu attraper les dernières notes de Herman Kolgen, où des projections à thématique spatiale accompagnaient une musique pleine de vrombissements. Dommage que je sois arrivé à la fin, car sa prestation avait vraiment l’air intéressante.

C’est ensuite sur des animations à La Linea et des bruits d’oiseaux tropicaux qu’a commencés la performance de l’artiste montréalais Simon Chioini. Le paysage sonore a ensuite évolué vers des alarmes d’automobiles sur fond de rythmes saccadés techno old school digne des années 1990.

Après une quinzaine de minutes, j’ai décidé d’aller voir ce qui se passait dans la grande salle. Lorenzo Senni se faisait aller avec son dubstep et sa trance déconstruite et ses rythmes puisés directement dans le hardcore quasi industriel. L’ambiance était digne d’un rave sur un trip d’acide. L’absence de constance dans le rythme (ça changeait aux 2 secondes) faisait en sorte que la foule ne pouvait qu’écouter la musique sans pouvoir danser. Il faut dire que Lorenzo donnait l’exemple : il a joué assis en buvant sa bière.

Ce fut ensuite le tour du montréalais Tim Hecker et sa musique ambiante aux accents de noise. La scène était plongée dans le noir. On y voyait que les jeux de lumière qui évoluaient avec la musique. Les pièces de l’artiste sont puissantes et prennent une nouvelle dimension avec des gros haut-parleurs. On pouvait apprécier davantage les superpositions sonores.

La foule, nombreuse, était hypnotisée et absorbée par la musique. Par contre, le fait qu’on ne pouvait pas voir l’artiste faisait en sorte que n’importe qui aurait pu démarrer une piste musicale et laisser la foule à elle-même. Peut-être qu’une disposition traditionnelle de la scène n’est pas la meilleure qui soit quand l’artiste se retire complètement et laisse toute la place à la musique et les éclairages.