Le prix du funk : union fortuite et gratuite

L’Amalgame et Of Course

Le prix du funk

La Fourmilière

*** 1/2

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Parce que le funk coûte pas mal moins cher que de gazer par les temps qui courent, les rappeurs de L’Amalgame et les musiciens d’Of Course ont décidé de nous lancer un premier EP collaboratif estival à souhait.

Si on connaissait déjà assez bien le mood très porté sur le party de L’Amalgame (Congé sur l’île) ou leur brève aventure funky (Boogie Lovegood), il faut avouer que les gars réussissent encore à bien se renouveler sans se dénaturer. Avec l’apport du trio montréalais d’origine française Of Course, qui nous avait déjà offert un premier EP intitulé assez simplement First, l’automne dernier, on découvre un nouveau côté encore plus dansant du groupe qui devrait donner des beaux moments en spectacles. C’est d’ailleurs par le biais de la performance que le projet avait été initié, notamment lors de spectacles conjoints organisés par Of Course au TRH Bar en début d’année.

Fu Funk, chanson d’ouverture, donne le ton dès ses premières secondes: un funk énergique accompagné d’un hip-hop détendu, jeune et estival. Rien de trop sérieux ici: on ne discutera pas d’enjeux géopolitique dans les prochaines minutes. Ceci dit, ne considérez pas non plus que les textes ne sont pas réfléchis ou stupides puisque comme à l’habitude, L’Amalgame nous offre du contenu hautement autoréférentiel et personnel.

On enchaîne ensuite avec Bungalow, la meilleure chanson de l’album. Of Course y connaît de superbes moments avec des guitares bien en évidence et des lignes rappées de Will Maurer, chanteur du groupe. Des vrais Miles Davis.

La prochaine est déjà connue: Y’a encore des zarbres (remix) est tout simplement une reprise un peu plus aboutie de la chanson qu’on trouvait sur Congé sur l’île. La resonorisation et les instruments font ressortir le côté un peu old school boogie de la chanson, avec des passes instrumentales qui peuvent vaguement évoquer des groupes d’une certaine époque comme les Jackson 5.

Conclusion du EP, Chaud présente une ambiance un peu plus actuelle. Des lignes chantées plus soul (Il fait tellement chaud), un mood dark (presque trap par moments) ainsi qu’une finale dub viennent changer un peu l’ambiance développée durant Le prix du funk sur une réinvention de la pièce C’mon d’Of Course.

On se retrouve donc au final avec un EP bien ficelé, sans faux pas, exception faite peut-être de l’interlude un peu moins pertinent d’une minute avant la conclusion du EP. Mais ce qui marque surtout et qui témoigne d’une belle évolution dans les deux cas, c’est le mastering de l’album. Les deux formations nous avaient habitués à des performances correctes, mais loin d’être mémorables de ce côté-là, mais l’intervention de Maurer – tout de même accompagné de Catboot sur les deux dernières pièces – est ici plus sentie et réussit à bien mettre en valeur les nombreux effets sonores du groupe sur l’ensemble des chansons. Une belle seconde sortie, donc, pour le collectif La Fourmilière, initié par l’Amalgame ( qui nous avait offert l’excellent Dans l’vide de Bklloyd le mois dernier). On leur souhaite vivement de continuer sur cette lancée.