Zerfallmensch
Dirteaters
(Ohm Resistance)
En ces temps de bord du précipice, Zerfallmensch aka Submerged (Kurt Gluck) et haZMat (Mark Bostdorf), compose la BO parfaite de fin du monde, à coups de ronflements noise et scarifications soniques.
Avec Dirteaters, l’auditeur est pris en otage, obligé à l’image d’un prisonnier de Guantanamo, de subir les décharges électriques envoyées par Zerfallmensch, pleine de murmures effrayants et de vociférations fantômatiques et rampantes.
On subit Dirteaters plus qu’on ne l’écoute, perturbé par les grondements incessants qui viennent hérisser nos peurs ancestrales, de voir l’humanité que l’on connait, disparaitre dans les méandres de la folie due à l’inconscience et à l’avidité de certains.
On imaginerait bien Dirteaters accompagner un documentaire sur les débordements et la violence du capitalisme, auteur de la montée des indifférences sociale et de la xénophobie des classes. Zerfallmensch propose une oeuvre radicale et extrémiste à rapprocher de Vatican Shadow, prise dans les remous marécageux d’une noise gorgée d’indus suintante et de field recording anxiogène. Un album à couper le souffle.
Roland Torres