Artefact Jour 2 : la crème de la crème

Publié le 27 août 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Deuxième soirée de la cinquième édition du festival campivallensien avec une programmation du tonnerre. Le folk-rock et les génies s’étaient donné rendez-vous.

La soirée commence avec Claude Cobra de Bleu Jeans Bleu en formule solo et acoustique à La Bibliothèque, show présenté en remplacement de celui de Mara Tremblay initialement prévu. Je dois dire que j’étais bien content du timing et de pouvoir enfin voir quelques pièces de l’album Franchement Wow que j’avais bien aimé à sa sortie. Le spectacle commence donc vers 18h devant une foule réduite, faute à la petite terrasse, mais bien allumée et répondant aussi souvent que possible aux calls du chanteur tout-de-bleu-vêtu. Il mélange pas mal tout le dernier album de son groupe à quelques pièces de Haute Couture, le tout dans une aisance remarquable, surtout vu les fréquents passage du serveur à même la scène. Moment rempli de rire, de bonne musique et de bébés chats, incluant le passage inopiné d’un vrai qui a fait tripé les enfants présents.

Pour la suite, je me déplace au parc Delpha-Sauvé en attendant impatiemment le début d’une soirée qui regroupera une liste de noms impressionnants: Mon Doux Saigneur, Simon Kingsbury, Fred Fortin et Plants & Animals. Je reconnaîs d’ailleurs pas mal de musiciens montréalais qui se sont déplacés pour l’occasion dans l’assistance, ce qui en dit assez long sur le hype que le festival aura su créer.

Mon Doux Saigneur. Crédit: Mathieu Aubre

C’est à Emerick St-Cyr et ses valeureux compagnons d’ouvrir le bal. Je dois vous avouer en commençant que j’ai vu leur spectacle à plusieurs occasions cette année, Francouvertes obligent, et que je connais donc déjà pas mal leur set up. Ceci dit, j’ai quand même réussi à avoir quelques surprises sur des chansons retravaillées dans un enchaînement qui finit de plus en plus par avoir l’air d’un Woodstock revival avec des pièces progressives et remplies de solos bien sentis. Commentaire négatif: plutôt que de faire des commentaires sur les nouvelles  »fausses » guitares, faudrait peut-être commencer par apprendre à raccorder la sienne plus rapidement. Ou juste en avoir une deuxième. Parce que deux minutes, c’est long des fois et c’est dommage parce que la musique est vraiment excellente.

Simon et ses Kingsburys, comme il s’appelle sur Twitter, s’amène ensuite sur scène pour une performance assez irréprochable. Pas mal le meilleur show que je l’ai vu donner en fait. Il joue une bonne sélection de chansons tirées de Pêcher rien, mais aussi de son premier EP, le tout dans un traitement infiniment plus rock et abrasif, loin des gentilles balades que l’on entend normalement. Au point où j’ai vraiment dû résister fort à l’envie de partir un moshpit pour le lol durant le set. Gros deuxième passage pour le musicien montréalais, qui avais aussi pris part à la toute première édition d’Artefact. Ma déception: ne pas avoir réussi à le convaincre de m’accompagner au yoga du lendemain rien que pour le voir suer abondamment encore une fois. (Souvenirs de la tournée des médias du festival Diapason!)

Le king du festival s’amène ensuite sur scène. Si j’ai tout bien compris, Fred Fortin en est à son quatrième passage sur la scène d’Artefact, après deux performances de Galaxie et une autre de Gros Mené. Cette fois-ci, il vient plutôt présenter son dernier album, Ultramarr, lancé après vingt ans de carrière. Pour le mood, je laisserai place à une description qui m’a été lancée par Simon Castonguay (Tambour, Mathieu Bérubé): «C’est pas du rock, c’est pas du jazz, c’est pas du folk, mais c’est un peu tout ça en même temps.» Et effectivement, même avec les ajouts considérables d’Olivier Langevin et de François Lafontaine (qui n’a pas joué avec son vocoder! As-tu lu notre article d’hier, François?) pour donner des airs de Galaxie à son backing band, Fortin réussit quand même à donner un certain spleen et une belle maturité à sa musique qui semble vraiment faire l’unanimité parmi le public. Et ce jusqu’au court rappel de deux chansons autorisé par le festival qui a laissé place à une déchéance stoner via deux pièces du Mené bien senties.

Le temps de se clamer un peu les nerfs et de se trouver un petit spot pour s’asseoir tout en regardant avec un regard un peu surpris une bonne partie du public quitter avant l’arrivée sur scène de Plants & Animals qu’on est déjà repartis en musique. Les quatre Montréalais se présentent sur scène, toujours accompagnés de leur éternel français aussi cute que laborieux. Bien qu’ils soient en tournée pour promouvoir Waltzing from the Rumbling, leur dernier opus, ils prennent quand même le temps de gâter les fans – genre moi – avec plusieurs pièces de Parc Avenue, que je considère encore comme un des meilleurs albums montréalais de la période 2000-2010. Les avertis qui sont restés jusqu’à la fin ont donc droit à une excellente prestation, mieux rodée pour sûr que celle de Fortin, quoique peut-être moins satisfaisante au final. Ceci dit, un énorme bravo au groupe qui n’avait pas la tâche la plus facile et qui a tout de même su la relever avec brio.

Aujourd’hui : programme très chargé qui commencera dès 11 h avec Jazz Street Boyz, du yoga, une projection de film et une soirée hip-hop en compagnie de l’Amalgame et Of Course, Rednext Level et Radio Radio. Pis peut-être encore du karaoké aussi!