Pop Montréal : 1967

Les vieux rideaux rouges du théâtre La Tulipe, la fumée verte qui se balade un peu partout dans la salle, des guitares fuzzy et des jeunes néo-hippies en extase. Eh oui mesdames messieurs, nous sommes bel et bien de retour dans les sixties avec les Allah-Las.

Allah-Las/Photo:Laura-Lynn Petrick

Allah-Las/Photo:Laura-Lynn Petrick

Corridor

Après quelques cannettes de bière consommées dans la ruelle « d’à côté » avec des chums, je suis prêt à affronter la 15e édition de Pop Montréal.

Je constate à mon arrivée que l’excellent groupe Corridor a déjà commencé son set. J’entends de loin les échos planants de Retour au bercail 3D. Ces jeunes Montréalais ont de merveilleuses mélodies de guitares se situant entre Real Estate et les défunts Balkans. Ils arrivent bien à réveiller la foule en ce mercredi soir. Jeunes freaks avec de l’avenir.

TOPS

Le théâtre est déjà bien rempli pour TOPS, malheureusement pour nous et pour eux, le son est nul, surtout pour les voix incontestablement trop fortes. Mon pote m’offre des bouchons dès les premières notes du groupe… Dommage, car lorsque le brillant guitariste David Carriere unit sa voix avec celle de la chanteuse Jane Penny, c’est franchement beau. Mention honorable tout de même à la très pop Way To Be Lover qui est simplement irrésistible et très sexy.

Allah-Las

Les six Californiens arrivent sur scène, fringués comme les Byrds ou un groupe obscur de compilations nuggets. La batterie date d’au moins de 45 ans et le guitariste a une Mahogany Gibson. Ça s’annonce chaud.

Les morceaux s’enchaînent, entre reverb et tambourine et la fumée apparaît. Les gars sont professionnels et maîtrisent à souhait ce son que l’on croyait perdu quelque part sur une plage californienne avec les Beach Boys.

Le chanteur Miles Michaud ressemble à un jeune Dylan et se déhanche juste assez pour avoir l’air cool mais sans trop en mettre. C’est parfait.Il n’est pourtant pas le seul à chanter, car plusieurs chansons sont interprétées par le drummer et le guitariste. Les mecs s’échangent souvent les instruments.

Alors que leur nouvel album Calico Review vient tout juste de sortir, les gars préfèrent plutôt jouer principalement leur marchandise des deux premiers disques, et on ne s’en plaint pas. Moment d’extase sur Sandy, alors qu’on chante tous ensemble comme sur une soundtrack d’un vieux western aaahaaahaaahaaahaaaa!

L’ambiance est planante, acide et vaporeuse. Les riffs blues psychédéliques emportent la foule dans une folie schizophrénique. Des jeunes poilus portant le bandana font du bodysurfing. Eh oui, vous m’avez bien lu, du bodysurfing sur des mélodies 60s. Ce n’est pas ça le bonheur?