J’appréhendais le lancement du CD/DVD One Night de Marco Calliari au Soupçon Cochon avec une légère nervosité.
Je me sentais intimidé à l’idée d’aller écouter des chansons italiennes, moi qui n’a aucun gène italien, à part peut être mon amour incommensurable pour la gastronomie italienne. À part Sambuca et Linguine alla Gigi (les meilleures pâtes en passant), mon vocabulaire de la langue de l’amour est plutôt faible. Retour sur une soirée gustative.
16h24: Je me bois une bière dans un parc adjacent tout en essayant d’apprendre la langue de Pavarotti. Malheureusement pour moi, le menu des restaurants Pacini n’est pas assez italien, alors je me tourne vers celui trilingue du Buonanotte.
16h49: J’arrive au Soupçon Cochon le cœur léger. Un coquet tapis rouge nous accueille devant l’établissement. Malheureusement, il est vide. Par le fait même, impossible de juger la tenue vestimentaire des invités.
Un tapis rouge désert/Photo: Mathieu Aubry
Fin stratège, le crooner stationne sa van de tournée directement devant le restaurant sans se soucier des conséquences. Le constat d’infraction s’agence à merveille avec la tête de mort à l’avant du véhicule, souvenir révolu de l’époque où il jouait au sein d’Anonymus.
Constat d’infraction sur la van de tournée/Photo: Mathieu Aubry
17h10: Comment ne pas tomber sous le charme de cette affiche grand format commanditée par Pacini et mettant de l’avant un Marco Calliari unijambiste, probablement nu derrière sa guitare.
Que se cache t-il derrière la guitare? Le goût de l’Italie?/Photo: Mathieu Aubry
17h09: L’odeur de parmesan s’installe dans les narines des convives à l’intérieur du Soupçon Cochon.
17h14: Arrivée triomphale de Francine Grimaldi. Fidèle à son habitude, Mme Grimaldi se délecte des toiles exposées sur les murs, à l’instar de cette cliente subjuguée. Pour les curieux, il s’agit d’un portrait de Brigitte Bardot.
Francine Grimaldi toujours curieuse/Photo: Mathieu Aubry
17h20: Francine Grimaldi et Stephen Faulkner se remémorent les bons moments de leur jeunesse tout en se délectant d’un savoureux nectar alcoolisé.
Francine Grimaldi et Stephen Faulkner/Photo: Mathieu Aubry
17h23 : Moment de réjouissance pour les gourmands! Pour séduire convenablement les invités, une multitude de plateaux de petits panini imbottiti aux couleurs du drapeau tricolore italien se promènent au travers la foule et ce, à plusieurs reprises durant la soirée.
Grazie alla générosità italiana! Ce régal a été concocté par Chrystyna Pelletier, propriétaire du Soupçon Cochon et amie de Marco depuis une dizaine d’années.
On ne manquera pas de nourriture/Photo: Mathieu Aubry
Mme Grimaldi me confie qu’elle a préféré la sandwich rouge; prosciutto, saucisse italienne, légumes grillés, brie et roquette. Pour ma part, le vert est divin. Boulette de pancetta, parmesan, provologne et mie de pain. La bouchée blanche est un muffuleta, un sandwich typique de la Nouvelle-Orléans créé par les immigrants italiens. Il contient de la tapenade d’olives, d’aubergines et de chou-fleur, de charcuteries italiennes et de provologne. Les Italiens sont des hôtes exceptionnels.
17h32: Le ventre plein, Francine Grimaldi quitte le Soupçon Cochon avant le début de la performance de Marco Calliari. Pas grave, elle pourra l’écouter ad vitam aeternam sur DVD.
Bye bye Francine/Photo: Mathieu Aubry
18h03: Après une entrevue en direct sur les ondes de CISM dans la van de tournée, Marco prend place sur scène afin de débuter la performance. D’emblée, il nous explique la genèse du projet. One night, est le cinquième album de sa carrière solo. Il s’agit d’un album qui a été enregistré devant le public du Club Dix30 de Brossard un soir de mars 2016. L’album est composé de pièces de ses précédents albums, de reprises de classiques napolitains, de créations originales (quatre-cinq selon ses dires), mais surtout, de trois reprises de succès québécois traduits dans la langue de Tony Conte (La Manic de George Dor, Frédéric de Claude Léveillé et Si j’avais un char de Stephen Faulkner qui perd deux roues pour devenir Si Avessi una Vespa).
«Il s’agit des chansons les plus intenses au niveau des paroles, mais les moins festives. Je voulais me prouver que j’étais capable de faire un show de dix-huit chansons assis», affirme t-il avant de débuter le spectacle avec la pièce Flocon. Intéressant comme approche créative. Parlant de création, Marco compose généralement sur la route. «Qu’est ce qui est le plus dangereux? Texter au volant ou composer au volant?», nous demande-t-il. À bien y penser, jouer du drum en chauffant une vespa semble une tâche ardue.
Dès les premières notes de Flocon, cette fillette ne veut rien savoir de rester assise.
L’appel de la musique/Photo: Mathieu Aubry
18h19: On n’a pas fini de manger, on vit un vrai trip de bouffe comme dirait Nicola Ciccone. Plusieurs plateaux de tiramisus se promènent à travers les invités. Fier, Marco nous apprend qu’il a lui même cuisiné le tiramisu avec sa fille au courant de l’après-midi. Sans surprise, la recette provient de la madre italianna de l’artiste.
Intérieur du Soupçon Cochon/Photo: Mathieu Aubry
Toujours plus de nourriture/Photo: Mathieu Aubry
18h38: La prestation prend fin avec les habituels remerciements. Marco Calliari cherche du regard Stephen Faulkner, mais celui-ci a déjà quitté le Soupçon Cochon. Il serait arrivé pas mal plus tôt en après-midi. Les multiples coupes de vin ont sûrement eu raison de celui que l’on surnommait Cassonade dans les années 70.
Clou de la soirée: Marco a installé une Vespa dans le restaurant. Pour la modique somme de 3 dollars, il est possible de se faire tirer le portrait (en Polaroid), chevauchant cette bécane, avec en toile de fond un paysage de Toscane. Sans surprise, j’ai succombé.
Votre humble serviteur chevauchant une vespa/Photo: Mathieu Aubry
19h24: Je quitte le Soupçon Cochon le cœur heureux et la panse pleine. Avant de partir, je remarque que les fleurs des plantes ont des formes inusuelles.
De bien belles fleurs/Photo: Mathieu Aubry
19h26: Sur le trottoir, je rencontre l’oncle de Marco, Bruno Calliari. Celui-ci me confie que son neveu aurait une carrière plus importante s’il arrêtait de chanter en italien étant donné que les foules à ses spectacles sont composées majoritairement de francophones qui ne comprennent pas la langue italienne. Comme quoi, la langue continue de diviser le Québec.
Vous pouvez vous procurer l’album en copie physique dans tous les restaurants Pacini du Québec (No joke!)