Une soirée haute en (Le) couleur

Soirée présentée dans le cadre du festival Coup de cœur francophone au Théâtre Fairmount, le spectacle d’hier mettait en vedette Le Couleur, qui profitait de l’occasion pour lancer officiellement son album P.O.P., et Choses Sauvages.

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Ça faisait quand même quelques semaines que j’avais pas mis les pieds dans une salle de spectacle, mais le show se présente un peu comme une incontournable. Pour ceux qui aurait étudié la programmation du festival dans les dernières semaines ou comptait tout simplement y aller depuis un petit moment se souviendront que c’était originellement le groupe français Cliché qui était programmé plutôt que Choses Sauvages. Ils devaient normalement venir eux aussi lancer un EP, si je me souviens bien. Pour des raisons qui me sont toutefois inconnues, ils ont dû annuler leur présence en début de semaine. Après que j’aie identifié Choses Sauvages dans une publication reliée au spectacle, ils ont finalement été de la partie. Occasion assezdifficile à manquer, donc, puisque je me sens un peu responsable de la présence du groupe sur scène!

Je me présente justement à la salle vers 19h30 pour me retrouver littéralement seul avec les programmateurs, les musiciens des groupes et la gang de Lisbon. Genre 12 personnes gros max, au point où la soirée originellement prévue comme un soir de pratique pour Choses Sauvages semblait s’enligner pour redevenir un soir de pratique. Le public commence heureusement à arriver tranquillement pas vite vers 20h et les gars commencent avec quelques minutes de retard, invitant les gens à s’approcher le plus possible du stage pour combler le vide. Ils nous présentent un setlist assez particulier, constitué majoritairement de nouveau contenu francophone joué pour la première fois devant public ainsi que de 2-3 chansons anglo que l’on connaissait de leur excellent EP Japanese Jazz. Leur présence à Coup de cœur francophone s’explique d’ailleurs en grande partie par leur volonté de recommencer à produire un contenu essentiellement franco, idée que l’on félicite et que l’on soutient. Bien dansant, leur set met en valeur des guitares et des rythmes parfois très Club Med, bien sympathique. Le public reste un peu statique ceci dit, mais je me fais du fun quand même.

Petite pause d’une vingtaine de minutes et c’est déjà au tour de Le Couleur de monter sur la scène, groupe qui présente probablement le show le mieux monté au Québec en ce moment (Ça c’est pour ton press kit, Julien Manaud). On parle ici de scénographie comportant jeux de lumière et plantes vertes, de petits costumes assortis, d’apparitions surprises de choristes et de deux chansons, dont Discolombo, avec la présence de Félix Dyotte, pour l’occasion habillé en pilote d’avion cheesy. Mais ce qui surprend le plus, c’est l’enchaînement parfait des chansons, qui finit par donner une espèce de set de dj en beat 2 beat, mais avec un band live.

Le trio, quatuor en show, pousse même l’audace jusqu’à faire des semi cross-fade sur son propre matériel. Du génie. Au final, on se retrouve avec une bonne partie de P.O.P, des succès souvenirs comme Femme, Vacances de 87, Voyage Amoureux et un Concerto Rock suivi d’un très long jam particulièrement propice à se garrocher partout avec le sourire aux lèvres. Il ne manquait que Club Italien pour avoir la totale à mon avis. Honnêtement, si ce n’était de quelques cues sonores manqués pour des solos, expliqués en grande partie par le retour de tournée en Europe de leur soundman la veille, ç’aurait réellement été une performance sans failles. Même le stress parental de Steeven, qui faisait garder sa fille pour la première ne paraissait pas, ce qui n’est pas peu dire!

Recommandations finales: je vous invite fortement à aller voir les deux groupes lors de leurs prochains spectacles, entre autres, le 19 novembre aux Katacombes pour Le Couleur, sur un gros show avec Beat Market et Paupière.