Hexa

HEXA

Factory Photographs

(Room40)

Il est des associations, dont on sait par avance que le résultat sera une aventure pour nos sens, à l’image d’HEXA composé par les incontournables Lawrence English et Jamie Stewart (Xiu Xiu), dont la musique a été spécialement conçue pour accompagner les photos d’usines réalisées par David Lynch tout au long de sa vie.

Mélangeant sonorités rugueuses et déflagrations nuageuses, ambient corrosive et effluves industrielles agressives, HEXA nous plonge dans des atmosphères métalliques aux battements mécaniques omniprésents, naviguant et tournoyants autour de nos têtes, s’agrippant avec force à notre cortex pur en sucer ses dernières réticences.

La force de cette oeuvre est de laisser la place aux influences de chacun de ses compositeurs, mélangeant leurs univers respectifs pour donner naissance à un troisième en parfaite adéquation avec celui de David Lynch, où atmosphères inquiétantes et sidérurgiques ne sont pas sans évoquer les dérives énigmatiques d’un Eraserhead.

HEXA multiplie les pistes sans avoir besoin de surcharger les titres pour offrir une vision frigorifiante de lieux autrefois animés et aujourd’hui perdus et désertés par l’humanité, colosses de métal érigés en des temps glorieux et déchus de leur statut de machines à broyer et à construire. Derrière l’oubli et l’ignorance de ces colosses de fer, se dresse une fascination pour des temps anciens et pas si lointains, où le battement des machines étaient synonyme de vie et de travail, de prospérité et de bonheur, il renvoie de nos jours à celui de ruines et de poussière, de déchéance et de misère. Intense.

Roland Torres

Sites :  www.lawrenceenglish.com / www.xiuxiu.org

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