Silk Saw
Imaginary Landscapes
(Kotä)
Cela faisait 8 ans que Gabriel Séverin et Marc Mœdea alias Silk Saw, n’avaient plus donné de nouvelles. Une éternité pour certains, mais certainement par pour ce duo belge, qui revient avec un Imaginary Landscapes férocement addictif.
Construit autour de cordes et de pianos pris en tenailles dans des dents d’acier aux poussées industrielles, de flutes extraverties et virevoltantes, Imaginary Landscapes tord les mélodies pour en extraire des tracks IDM tranchants et survoltés, aux cassures rythmiques obsédantes et loops vicieux.
Les distorsions enrobent l’espace avec une bienveillance maladive, s’agrippant à nos neurones pour en sucer la moelle et nous tenir éveiller jusqu’au bout de la nuit. Une clarinette tente de se frayer un passage sur The Decision To Exist (Part.1) avant d’être avaler dans la folie de sonorités crispantes.
Si la production incisive de l’ensemble est un coup d’uppercut, le travail sur les rythmiques est tout simplement phénoménal, capables de prendre des tangentes hypnotiques ou de se fracasser en plein vol, explosant et contractant les tempos à l’envie, projections d’une ethnicité urbaine et cannibale. Un album expérimental inclassable, monstrueusement intelligent de par sa capacité à digérer et recracher les temps passé, présent et futur. Vital.
Roland Torres