Grosse soirée au Théâtre Berri, qui accueillait vendredi le duo montréalais Le Matos, les légendes françaises Carpenter Brut, beaucoup beaucoup de monde et visiblement pas de génies en gestion de foule… Retour sur un spectacle mouvementé à souhait.
Le Matos/Photo: Gabrielle Lévesque
Après avoir été déplacé du Théâtre Fairmount vers le Théâtre Berri, question de libérer des places, le show annonce à nouveau complet. Faut dire que le groupe Carpenter Brut attire toujours les foules quand il se déplace à Montréal et la prestation de vendredi ne fait pas mentir.
Je me retrouve au milieu d’une salle jam-packed de nerds et de gothiques, au point où on se croirait limite dans un show de power-métal plus que de techno. Le Matos s’amène sur scène alors que la salle commence à se remplir. Le duo nous offre pas mal de contenu de l’album Chronicles of the Wasteland et de la trame sonore de Turbo Kid du même coup, ce que les fans de la formation autant que les néophytes semblent fort apprécier. Hormis quelques petits problèmes de communication et de transitions dans les premières minutes de la performance, le set est fluide, en montée continuelle pour faire sauter et bouger les gens de plus en plus.
La foule s’active surtout sur Tequila Sunrise et avec raison. Cette toune-là est un vrai banger et la foule ne se calmera plus du tout après. Plus grosse déception: le groupe n’a malheureusement presque aucun effet visuel pour l’accompagner. Outre quelques jeux de lumière et les traditionnels stands éclairés, le duo ne profite pas du gigantesque écran situé derrière lui pour afficher des projections. J’ai toutefois l’impression que c’est principalement dû à une consigne de l’équipe de Carpenter Brut, pour éviter de se faire upstager ou quelque chose du genre. Le mystère demeure complet…
Le Matos/Photo:Gabrielle Lévesque
Courte transition qui me laisse le temps d’aller faire la file pendant 25 minutes devant le seul guichet automatique de la place pour m’acheter un Four Loko, parce que oui, ils en vendent sur place, et c’est reparti de plus belle pour les Français de Carpenter Brut. Ils ouvrent le tout avec une projection d’images tirées de Ghostbuster pour enchaîner par la suite avec un paquet de films de série B, voire Z, par moment. Vampires, zombies et chicks peu habillées se relaient devant nos yeux, en plus du gros logo du groupe qui ne se fait pas perdre de vue.
Le band lui-même se laisse aussi voir allègrement, bien en avant du stage avec principalement un guitariste très en forme. La réaction du public est immédiate: tout le monde se masse en avant. La musique agressive jouera également sur les nerfs de certains, notamment le dude qui voulait se battre avec moi quand j’ai tenté de regagner ma place après une courte pause-pipi. Visiblement, certains ne veulent pas se faire dépasser… Je vais donc m’installer dans le fond de la salle, près du bar, pour me rendre compte que le système de son crache très fort près de la scène, mais ne se rend pas vraiment loin dans le reste de la salle. Une finale de show donc plus tranquille pour moi, mais qui reste néanmoins appréciable.
Oeuvre: Mathieu Aubre
(Je n’ai malheureusement pas de photo de Carpenter Brut à vous présenter, leur équipe ayant imposé beaucoup de restrictions là-dessus. Voici donc un dessin paint du groupe.)
Le show se conclut sur un cover de Maniac de Michael Sembello et c’est à ce moment-là que les choses se gâtent. Pour éviter la cohue vers le vestiaire, l’équipe de la salle bloque l’entièreté des issues pour ne laisser passer que des groupes d’une vingtaine de personnes à la fois et à un rythme assez lent. Je vous rappelle que la salle est à pleine capacité. Pas mal en même temps, un gars près de moi semble faire un malaise et la sécurité refuse de quitter son poste pour venir l’aider sur le coup. Il faut attendre quelques minutes avant que quelqu’un ne vienne l’évacuer. Les gens commencent à s’impatienter et à crier, surtout ceux qui ont gardé leur manteau et qui sont tout de même pris à l’intérieur. Perso, je sors par une sortie de secours, après une quinzaine de minutes d’attente, au moment où on commence à pressentir l’émeute. De l’extérieur, j’entends encore les gens crier, ce qui n’est pas peu dire. Je peux malheureusement pas vous raconter la suite des choses, mais je suis pas mal sûr que c’était très beau. Offrons nos plus sincères félicitations à l’équipe de la salle!