Déluge pas déluge, le Divan Orange a ouvert ses portes hier pour un show en trois temps: trois bands, trois pintes, trois petits chats.
L’aventure commence après avoir marché 20 minutes sous la pluie. J’ai essayé de ne pas pleurer, pour ne pas plagier Mario Pelchat. Difficile. J’entre dans au Divan un peu vide. La pluie, ça ravage tout, même l’envie de sortir ç’a l’air.
Harryplustonio s’installe sur scène pour nous partager quelques délicieuses chansons. Évidemment, j’ai un gros faible pour les duos de voix fille et garçon, comme vous avez pu le lire ici. En plus, leur EP sorti en juillet 2014 s’appelle Sorbet Colada et il est distribué gratuitement à l’entrée… Un excellent exemple du sweetness du groupe.
La projection / Photo: Cath Guay
Sur scène, derrière eux, se trouve une projection genre dauphin, fusil et reflet de piscine pour un effet très multimédia. Un genre de mélange de l’intérêt pour les technologies qui régnaient en 1997 et du low-fi post-gardiste de 2017. Le tout agrémenté de lumières de Noël: en accord avec l’air du temps. L’inspiration très 1992.3 se trouve même dans leur musique. En même temps, qu’est-ce que j’en sais de ce son-là? J’étais même pas née.
Harryplustonio en action / Photo Cath Guay
Avant le prochain groupe, je cherche sur l’ardoise quelque chose qui saurait satisfaire ma concentration. Je spot le kombucha en fût et je fais le constat que je vais en viré toute une. Santé! Mais pas sans thé.
Arriola s’installe sur scène en format «trio où tout le monde chante». J’observe: quatre claviers pour deux personnes. Je me dis qu’une chance que tout le monde à ses deux mains.
Arriola / Photo: Cath Guay
Après quelques pièces, je constate le son pop galactique épique du groupe. On dirait la fin d’un film où une mère monoparentale a vaincu le cancer, retrouvé l’amour et fini de payer son hypothèque.
Le chanteur dédie la prochaine chanson à Catherine. J’me suis dit: soit il a lu la liste de presse, soit il me stalk depuis des années et m’avoue son amour ce soir devant une quarantaine de personnes. «Catherine Gravel, t’es ma meilleure.» Je me trouve à la fois soulagée, triste et à court de kombucha.
Il conclut sa prestation en soulignant que leur EP est à vendre à l’entrée. Ah ouais? Vous le vendez? Eh ben. Vous n’avez pas participé au caucus avec les membres de Harryplustonio quand ils ont décidé de donner le leur!
Finalement, Laura Babin s’installe sur scène en compagnie d’Etienne Mason pour un set assez envoûtant. Ils enchaînent quelques pièces avec une sincérité frappante avant de nous interpréter un cover de la chanson Retrograde de James Blake. Les enchaînements sont fluides et tout est parfait. J’arrive même à oublier le fait que mes pieds sont plus que mouillés, c’est signe d’un show réussi.
Laura Babin / Photo: Cath Guay
Ils concluent de façon assez prévisible avec Water Buffalo, le morceau qui nous a tous fait tomber en amour avec la formation. Toujours aussi beau et aussi vrai, bien entendu.
Le plaisir et la découverte étaient au rendez-vous en ce 6 avril pluvieux. Les choses se passent… même quand il pleut.