Un an après le lancement de son premier album, Inland Desire, Mentana fera sa rentrée montréalaise ce soir au Centre Phi. Riches de l’expérience d’une tournée en Italie et du bagage accumulé pour le prochain album, les membres de la formation sont enthousiastes à l’idée de revenir à la rencontre de leur public montréalais. On les a rencontrés dans leur local de répétition pour jaser du trafic sur le pont Jacques-Cartier, mais surtout, de l’évolution de leur musique.
Mentana/Photo: Marjorie Guindon
Le spectacle de ce soir, ça regroupe quoi exactement?
C’est un pont entre Inland Desire et le prochain album. Ce n’est pas la typique rentrée montréalaise, même si c’est un premier show à la maison depuis longtemps. On a créé la scénographie spécialement pour ce show avec Philippe Dumas de La Boîte à Lumière. C’est un laboratoire pour le prochain album. On est très heureux, aussi, parce qu’on a pu travailler avec Benoît Bouchard au son. On peut pas toujours amener notre soundman partout comme on aimerait. Là on peut travailler avec lui. C’est un luxe. Tommy Gauthier va se joindre à nous sur scène aussi. C’est comme le 6e membre non officiel de Mentana, le cinquième Beatles, Andy White.
Il va arriver quand, le prochain album?
Il est composé! On commence à enregistrer les premières maquettes ce mois-ci pour qu’à l’automne on enregistre. Et deux ans pile après le premier album, au printemps 2018, on sortirait le prochain. Les chansons sont déjà là. Le premier album, ça a pris des années à se concrétiser. Là on veut prendre un rythme constant.
Que remarquez-vous dans votre progression entre Inland Desire et ce que vous nous proposerez ensuite?
C’est ben meilleur! (Rires) L’essence est beaucoup plus claire. Le son est plus précis. On s’est cherchés longtemps. On ne tombe pas dans une recette non plus. On sort un peu du bois. On reste rural, mais les nouvelles chansons nous amènent un peu plus loin. Tout le monde est sur les claviers en ce moment. Nous on tient à rester dans le rustique de la guitare. Vocalement, Viviane était moins présente avant parce qu’elle avait été annexée au groupe. Elle prendra plus de place sur le prochain.
Comment votre tournée en Italie a transformé Mentana?
Ça nous a groundés. La tournée en Italie, c’est 23 shows en 25 jours et plus de 6000 km avec un bébé. C’est une vie musicale quotidienne. Ça a été épique. Les Italiens sont très curieux et ils sont à l’écoute. Ils arrivaient à nos spectacles préparés. Ils connaissaient nos chansons. On a joué dans des cryptes romaines et d’autres endroits obscurs. C’était une expérience très enrichissante.
En quoi votre public d’ici ressemble à celui de l’Italie?
On peut plus facilement faire des liens avec un public de région, comme au FME, à Rouyn, par exemple. En Italie, les gens vivent des problématiques rurales comme celles dont on parle dans nos chansons. Ça touche toujours beaucoup plus les gens des régions au Québec. On pensait que nos thématiques étaient très nichées au Québec, mais sûrement que plus c’est précis et niché, plus c’est universel dans le fond.
L’Italie vous a aussi inspirés pour votre prochain album. De quelle manière?
On a beaucoup aimé leur résilience. Beaucoup de problématiques existent là-bas. Il y a peu d’emploi. L’album se nommera Rise After Wreck. La première chanson, qu’on a déjà cassée, d’ailleurs, s’appelle Outsider et ça parle des problèmes d’intégration des nouveaux arrivants. On pense que l’humanité au complet est polarisée par rapport à l’acceptation des étrangers et on trouve ça difficile à voir. On a chanté cette chanson-là dans le coin de Québec deux jours avant les attentats à la mosquée. On avait justement dit à notre public qu’on trouvait que la communauté musulmane avait besoin d’amour.
Les billets pour le show de Mentana, ce soir, 13 avril, au Centre Phi, sont ici.