End Of The Weak : Le punch pour la fin

Après trois stops hors métropole, End Of The Weak faisait sa rentrée montréalaise samedi au Patro Vys. Les tripeux de combats de mots sauront qu’il s’agit d’une compétition internationale qui propose l’affrontement de cinq MC en cinq épreuves. On a eu droit aux déboires lyriques de Chacalcolik, Helmé, Le Mef, Sereni-T et Reptile Rampant, accompagnés de Téhu et Skribe Beatz aux beats. Une soirée légendaire et historique, je vous garde le punch pour la fin.

Les épreuves:

Avant de vous donner mes impressions un peu éparpillées de la soirée, voici un tour d’horizon des épreuves. En premier lieu, le 16 bars demande aux MC de livrer un texte libre sur un instrumental des DJs. Ensuite, a capella, un texte libre d’une durée limitée par une cloche magique. La troisième épreuve s’appelle le Freestyle bag. Non, ce n’est pas l’évolution du douche, mais bien une improvisation à partir de 5 objets tirés au hasard d’une boîte. Puis, MC versus DJ. Il s’agit d’une impro où le maître du son change le beat en cours de route. On termine finalement avec le Cypher, épreuve durant laquelle les MC doivent faire 4 bars un à la suite de l’autre sur un thème commun.

Les participants:

D’abord, Chacalcolik, un MC assez bien connu dans le milieu des battles. Il possède un style assez classique, mais versatile. Les épreuves se passent bien pour lui. Il réussit à rendre la soundtrack classique des clowns assez sérieuse lors du challenge MC vs DJ.

Ensuite, Helmé un MC érudit, académiquement maître, membre officiel de Dézuets d’Plingrés. Grand fervent de culture, on ressent l’expérience et le tightness dans ses verses. Si j’avais eu de l’argent à mettre en jeu, j’aurais parié sur lui.

Puis, Le Mef. Avec sa tuque de laine, on aurait facilement pu le confondre avec un des membres des Cowboys Fringants. Sa prestation générale n’est pas d’un flow percutant, mais personne n’a de doute sur la présence de son talent.

Ensuite, Sereni-T est une MC principalement anglophone au flow très mélodique. Elle a sans aucun doute une facilité pour l’improvisation verbale et repousse les attentes du spectateur à chaque entrée sur scène. Sa facilité pour l’anglais ne l’empêche pas de faire quelques bars en français qui sont de très bon calibre.

Finalement, Reptile Rampant, un autre habitué des compétitions de MC. Il nous lance des verses en espagnol sans problème: impressionnant, mais difficile d’en évaluer la qualité quand on n’a pas parlé cette langue depuis secondaire 2. Le personnage reste captivant, il n’est pas le maître du hardcore funk pour rien.

Tout le monde attendait le dévoilement du/de la gagnant(e) qui passera directement à la finale nationale du 18 août au Belmont. Le vent tourne, les amis, parce que c’est Sereni-T qui emporte la manche. Les gens qui me connaissent savent que j’ai à coeur la place des femmes dans le rap jeu. J’ai presque versé une larme en ressentant l’honnêteté de cette compétition. C’est vraiment le/la meilleur(e) qui gagne et on salue l’organisation pour ça!

Sereni-T, Le Mef, Helmé, Chacalcolik et Reptile Rampant / Photo: Cath Guay

Sereni-T, Le Mef, Helmé, Chacalcolik et Reptile Rampant / Photo: Cath Guay

J’aurais pu vous sortir des phrases précises de chacun des MC, mais je pense qu’il est préférable de se déplacer pour vivre l’expérience. Cette soirée vaut certainement plus que 5 $. Les prochaines soirées se dérouleront le 10 juin et le 8 juillet au Quai des Brumes.