8 minutes avec Coco Méliès

Fin avril. Juste avant le lancement de son deuxième disque The Riddle, le duo Coco Méliès m’accorde un 8 minutes de son temps. Je vous conseille de lire le texte comme si vous étiez dans une (Coco)tte minute.

Photo: Valérie Paquette

Coco Méliès / Photo: Valérie Paquette

1- Sur votre page Facebook, on peut voir dans la section genre que vous avez écrit: «not pop, not indie». À part de ne pas être des choses, qu’est-ce que vous êtes?

Francesca Como: En fait, ça c’est une quote de Lighthouse. Ça vient, dans l’fond, du premier album complet qu’on avait fait et qu’on avait beaucoup de difficulté à catégoriser. On se situait dans un genre d’entre-deux tout le temps. Y’en avait qui nous trouvaient pop, d’autres indie, c’était difficile de classer, sauf que pour cet album-là, facilement, on peut dire que c’est un album folk. Les racines de cet album-là sont folk dans les structures et même pour les choix mélodiques, il y a beaucoup plus de voix, beaucoup plus d’harmonies. Alors nous sommes folk tout en restant pop.

Capture d'écran du Bandcamp de Coco Méliès

Capture d’écran du Bandcamp de Coco Méliès

1.1 Qu’est-ce qui est arrivé avec indie?

David Méliès: Ouf. 

Francesca: Y’aura des gens qui diront indie.

David: C’est du cas par cas dans les chansons. Indie, indie, c’est quoi pour toi indie? C’est ça qui est difficile! C’est que nous, à l’époque, c’est comme ça qu’on le voyait. La catégorie existait, je pense, maintenant ça existe plus trop. En fait, je sais pas. Je ne m’y connais pas. Je ne suis pas critique, je suis musicien.

Francesca: Mais t’sais, souvent on se fait poser cette question-là. Pour nous, c’est ça, la case folk elle est là, mais c’est un album pop aussi. Folk moderne pop.

2- Qu’est-ce qui vous a inspiré principalement pour l’écriture de ce deuxième album?

Francesca: C’est un album hyper personnel, on était sur la route quand on a commencé à composer cet album-là, sans trop savoir qu’on était en train de composer. On l’a composé beaucoup en Europe quand on se promenait. Il y a beaucoup beaucoup de moments de solitude sur la route, même si on rencontre énormément de monde. Il y a toujours ce moment-là où t’es seul avec l’horizon qui arrête pas d’avancer et ça ramène à une tête et à une profondeur qui est là. Il y a beaucoup de questionnements, beaucoup de temps d’arrêt pour voir où on est rendu, où est-ce qu’on veut aller, où est-ce qu’on ne veut plus aller. Est-ce qu’on est en train de se mentir? C’était un genre de dialogue avec soi-même. On vit les mêmes choses, mais on les voit de façons différentes à plein de niveaux. 

David: Ouais, ça vient pas mal de ça.

2.2 Est-ce que vous (co)co-écrivez les chansons?

David: En général, on écrit séparément et l’un passe dans le tordeur de l’autre ensuite. C’est juste le premier jet, dans l’fond. C’est hyper simple, chacun de notre bord. Pas que le geste est simple, mais c’est vraiment séparé.

Francesca: Pi ensuite c’est du ping-pong.

David: Du gros gros gros ping-pong.

Cath: Préparez-vous, je vais faire des jeux de mots avec coco.

David: Allez, vas-y, je vais sûrement trouver ça vraiment drôle…

3- Avez-vous des eggspectations, des attentes pour ce nouvel album?

Francesca: Ça me donne envie d’aller manger un déjeuner.

David: Est-ce qu’il faut répondre ou c’est juste ça?

Cath: Idéalement oui, sinon je vais inventer une réponse genre «deux oeufs bacon».

Francesca: Bin, c’est sûr qu’on a des attentes. Ça serait mentir de dire le contraire. On aimerait ça que la critique embarque pis à date ça se passe bien et on aimerait, dans le fond, que ça soit encore la pente ascendante. Ça se déroule bien dans notre cas. À date, y’a pas d’explosion, c’est une pente constante.

4 – Avez-vous vécu des moments eggceptionnels pendant l’enregistrement?

David: C’est dur… Exceptionnel…

Francesca: Exceptionnel, on pourrait dire le pré-enregistrement. On en parle-tu?

David: C’est juste que, exceptionnel, c’est difficile à dire. T’sais, en studio, y’a des trucs vraiment geeks qui se passaient. Sinon, ça reste des gens comme tout le monde qui font un album.

Francesca: Y’a pas eu de truc exceptionnel. Ce qu’il y a eu d’exceptionnel, c’est de ramener tout le monde avec qui on voulait jouer. De se retrouver en gang, c’est ça qui est exceptionnel, de ramener tout ce monde-là à la même place au même moment. Que tout le monde soit créativement on.

David: C’était EGGCEPTIONNEL!

Francesca: Oui, pis, pour cet album-là on a voulu jouer avec les musiciens avec qui on a tourné dans la dernière année pour essayer de recréer un peu cette ambiance-là qu’on a live et qu’on n’avait pas pu recréer avec l’album précédent. La symbiose, y’a sûrement un peu de ça aussi. 

5- Avez-vous des projets ou souhaits que vous voudriez eggxaucer pour la suite de votre carrière?

David: Je sais pas t’sais. Voir trop le futur, des fois, ça tue le présent et voir trop le présent ça tue le passé.

Cath: Vous n’avez pas de petit fantasme d’Europe ou d’imprimer un livre à colorier?

Francesca: J’aimerais ça être bonne en origami. J’aimerais ça, un moment donné, faire un décor d’origami, s’il me laisse le faire. Origami avec de la lumière là-dedans.

Cath: C’est de la grosse job! Mais t’sais go for it!

Francesca: Un beau rêve! Origami lumière!

David: Moi je sais pas, j’aimerais ça être un chercheur et découvrir le remède aux cancers, mais c’est pas possible. J’suis pas très très intelligent dans ce domaine-là, la recherche scientifique, mais je sais pas.

Francesca: Sinon, moi, ça serait de voyager dans le monde, de pouvoir combiner deux passions. Voyage et musique ça serait débile!

David: Moi je resterais à la maison.

Francesca: L’anxiété du départ.

Cath: On pourrait te mettre en Skype pendant qu’elle fait le tour du monde. Toi tu restes chez toi sur ton divan, même pas besoin de mettre de pantalon!

Francesca: Ah t’es forte! On ouvre l’ordinateur à côté de moi et on fait le tour du monde.

L’album est disponible sur Bandcamp ou sur toutes les plateformes de musique que tu peux imaginer.