Prévue initialement le 20 avril, la rentrée montréalaise du groupe rock Caravane a dû être déplacée au jeudi 11 mai. Les travaux d’agrandissement de l’Escogriffe, résidence secondaire de Xavier Caféïne sur St-Denis, n’étaient pas terminés. Qu’à cela ne tienne, Caravane a consommé ce qu’il fallait pour se crinquer (on y reviendra…)
Ayant comme ambition légitime de terminer mon délicieux plat de farfalles sauce rosée, je dois m’astreindre à manquer une bonne partie de la première partie qui assurée par Vincent Appelby.
Je rentre dans l’Esco à 21h56, juste à temps pour entendre l’auteur-compositeur gueuler: «À quand un homme libre? À quand Karim?» N’ayant pas vraiment de réponse à ça, je me contente d’apprécier les deux dernières pièces de son spectacle. L’appui d’un band complet à saveur rock, juxtaposé à la voix d’Appelby apporte une nouvelle texture aux pièces plus folk de son album.
Vincent Appelby / Photo: Mathieu Aubry
Je profite de la petite pause pour apprécier l’agrandissement de la salle et de la nouvelle beauté que l’Esco s’est offerte. Sans surprise, Xavier Caféïne chill au fond de la salle. Tout comme Joseph Edgar et Guillaume Beauregard, membre des Vulgaires Machins. Le premier des deux posait-il les affiches de son spectacle du 17 mai prochain à l’Esco? Voyons, je ne sais pas!
L’affiche de Joseph Edgar / Photo: Mathieu Aubry
Caravane prend les devants de la scène quelque temps après le départ de Vincent Appelby. Fort d’un nouvel album à sa discographie, Fuego, l’énergiquequintette est en forme, et pour cause. Le chanteur du groupe, Dominic Pelletier est fier d’annoncer qu’il s’agit du 600e spectacle du groupe en cette soirée à l’Esco.
On ne se le cachera pas, Dominic Pelletier a une maudite belle voix. La cohésion entre les membres est assez frappante. Après 600 shows, pas vraiment le choix. Il nous explique qu’ils ont lâché le cégep il y a sept ans afin de vivre de leur passion musicale. «Une ostie de mauvaise idée! Avoir su, on aurait fait du rap. Le rock est mort», concède sans détour, Dominic. Dans tous les cas, il est bien vivant dans le sous-sol de l’Esco..
Caravane / Photo: Mathieu Aubry
Le groupe pige autant dans son répertoire de Chien Noir que de Fuego. L’énergie est palpable, ça sonne bien. La foule (pas mal de jeunes femmes à peine au tournant de la vingtaine) apprécie et en redemande. À mi-spectacle, le chanteur tombe réellement dans un état de transe. Il se badigeonne le visage de peinture noire et avec la fougue d’un serpent venimeux, il se faufile dans la foule avant de monter sur le bar. Dominic Pelletier continue en gueulant «Fuego, Fuego» comme un déchaîné, tout en courant de long en large dans le parterre. Devant l’incrédulité de la foule à la vue de ce rituel vaudou, Dominic explique que le pad thaï qu’il a mangé pour souper à La Belle Thaïlandaise (bon petit restaurant apportez votre vin à proximité de l’Esco), lui a mis le feu au corps. Voici ce qui explique cela.
Le chanteur de Caravane en transe / Photo : Mathieu Aubry
La même fureur de rocker sera présente jusqu’à la fin du spectacle, qui se conclura avec Minuit, pas mal à minuit pile. Chapeau à William Duguay-Drouin, le drummeur du groupe qui a réussi à jouer avec son pied droit dans le plâtre.
Caravane / Photo: Mathieu Aubry
En quittant, mon collègue de Feu à volonté, Alec Pronovost me confie qu’il préfère lorsque le groupe joue en boisson/un peu chaud, parce que selon lui, le son est plus agressif comme ce soir. Message à Caravane: mangez dans un resto apportez votre vin avant les 600 prochains spectacles!