Je ne savais pas que les punks pouvaient sourire jusqu’à ce que j’aille au Pouzza Fest 7

Publié le 23 mai 2017 par Feuavolonte @Feuavolonte

C’était la 7e édition du Pouzza Fest, la 2e fois que j’y allais, la 99e fois que je mettais les pieds dans le Quartier des spectacles, la 2e fois que je tombais en amour avec Montréal grâce au punk, la 3e fois que je considérais me faire des spikes bleu su’a tête et la première fois que Mario Bros m’annonçait qu’il a tué Luigi. Retour sur la 7e édition du Pouzza Fest de ce weekend.

Pour la lecture de cet article je vous conseillerais d’écouter cette trame musicale médiévale.

On est vendredi, fait soleil et pas trop chaud. Le genre de température qui te donne envie de boire un Fresca bien froid assis sur le bord du lac Saint-Jean entre deux ouananiches. Je me dirige au Pouzza avec ma pin de pizz’ sur ma veste, parce que je veux fitter avec la vibe pis que j’aime vraiment ça avoir l’attention des gens. Surtout quand j’ai une passe média.

Moi et ma pin de Pizza / Photo: Marielle Normandin Pageau

J’arrive vers 17h30 au Jardin des Bières, le band « blues-punk with raw grit that is hard to ignore » de Brooklyn Freya Wilcox & the Howl performe. Après un peu de headbang et attendant pour le prochain groupe, on peut voir l’animateur Remi Royale qui embarque sur scène portant la ceinture de winner de lutte avec trois weiners sur le dessus. Il nous informe qu’il y a de la bière Beau’s, Trou du Diable et de la bouffe du l’Gros Luxe pour satisfaire notre flore intestinale. Le Pouzza, cette année, nous offre la possibilité d’acheter un verre (brandé pis toute) en plastique pour faire des refills et encourager l’environnement. Mais si tu crois pas au réchauffement climatique pis à la pollution, t’avais quand même le droit d’en acheter. Parce qu’on est de même au Pouzza.

Remi Royale being Remi Royale / Photo: Marielle Normandin Pageau

Verre brandé / Photo: Marielle Normandin Pageau

Le band rap aux senteurs punk La Carabine embarque sur scène. Malgré leur drum jaune absent, les gars nous offrent une prestation forte en cris, en tuques et en énergie Pouzzantesquorifique. On a eu droit à un p’ti moshpit de cinq personnes lors de Cadenas en U.

Filion getting it on / Photo: Marielle Normandin Pageau

Dom being punk / Photo: Marielle Normandin Pageau

Juste après leur performance, je remarque quelques porteurs de mousquetons dans la foule full chillax. Ce trend est assez vif au Pouzza Fest. Moi je la comprends cette habitude-là de trainer ses clefs avec un mousqueton. Tsé, pourquoi ne pas faire un peu d’escalade après une belle journée dans un festival punk. Une petite descente en rappel pour nous donner la piqûre du punk. Rien de mieux pour raviver l’esprit de fringants aventuriers.

Mousqueton / Photo: Marielle Normandin Pageau

Mousqueton / Photo: Marielle Normandin Pageau

Mousqueton / Photo: Marielle Normandin Pageau

Sims (à ne pas confondre avec The Sims) se déplace sur le gazon/plancher devant la scène pour faire son spectacle, à la hauteur du public. Une trentaine de personnes se placent en rond autour de lui. Hyper chaleureux, Sims regarde son public dans les yeux pour que tout le monde y participe. Un gars déguisé en Mario Bros à côté de moi connait toutes les paroles de ce cher rapper et me dit qu’il a tué Luigi. Ok ouais.

Hugo Mudie meets the Beatdown est le prochain band à entrer scène. Je remarque au loin ce punk, Hugo Mudie, qui se déplace vers le backstage avec sa petite valise de voyage. Il revenait sûrement d’un trip jet-set à Paris dans son jet privé pis ses 120 bouteilles de champagnes #DavidHener.

Hugo penché / Photo: Marielle Normandin Pageau

On est déjà rendu samedi, guys. Ça passe vite hen? C’est ça, le punk! Je retourne au Jardin des Bières, cette fois vers 16h. Grosse soirée en vue, fallait que je tough jusqu’à PUP, BonVivant et The Flatliners.

Béate d’admiration, je me retrouve donc une fois de plus pour une deuxième journée dans le pays du linge noir, des casquettes trucker à palettes relevées, aux lunettes fumées sports (je m’en procure d’ailleurs cette semaine), aux stretchs couleur peau, aux odeurs de friture vraiment accueillantes, aux couches sur le bord du bol de ta toilette sèches et aux sourires fucking legit d’un public ultra-hybrides (shout out Prius).

Y’a de la couche au Pouzza / Photo: Marielle Normandin Pageau

Samedi était une journée très difficile pour se promener dans les rues du centre-ville de Montréal. Il y avait de vraiment grosses marionnettes qui se promenaient un peu partout, pis des milliers de spectateurs criaient après ces grosses marionnettes. Je ne sais pas ce qu’il se passait, ça avait surement rapport au Cirque du Soleil ou à l’élection présidentielle française…

Foule Marionnette / Photo: Marielle Normandin Pageau

Bref, au Jardin des Bières, Great Apes de San Francisco embarque sur scène juste après que Remi Royale nous explique son processus pour garder sa sveltitude. Le secret; il mange du Rice-a-Roni. Ce savoureux mets de San Francisco. J’ai hâte au festival « Rice-a-Rouzza ».

Ce plat

Lost Love nous communique par la suite leur amour pour ce festival, pour son aspect « kid friendly ». Ils nous parlent aussi du fait que la relève punk montréalaise se trouve ici même. En effet, y’a pas de piano géant ou de balançoire dans le festival mais j’ai rarement vu autant d’enfants avoir du fun de même avec un ballon-publicité-avec-des-bras-qui-revolent Trou du Diable (j’aimerais que quelqu’un invente un mot bien swell pour cet objet, please).

Le fun « in a nutshell » / Photo: Marielle Normandin Pageau

J’aimerais bien vous parler de mes quelques voyages aux toilettes. Tout était parfait, même que je trouvais que le monsieur de la compagnie changeait pas mal souvent le papier ainsi que le liquide bleu. Pour vrai, si j’avais un commanditaire de vie à choisir, ce serait cette compagnie de toilettes sèches. Seule déception est l’interdiction de faire de skate à l’intérieur. De plus, pendant un moment, j’ai aussi essayer de trouver une toilette sans étron frais su’l top mais ça ne semblait être possible. #TrouverUneToiletteSansÉtron #DesFoisYaDesCouches

Pas de skate dans les toilettes / Photo: Marielle Normandin Pageau

Juste avant la prestation de Iron Chic qui possède présentement une nouvelle fan (moé lol), Remi nous informe qu’il n’a pas vu sa mère lors de la fête des Mères. Il demande donc à tous de se lever et de lui faire un « doigt du majeur » . Il prend tout le monde en photo et l’envoie à sa génitrice. Il veut surement lui montrer à quel point Montréal l’aime.

C’est au tour de PUP. Vêtu d’un t-shirt de Solids, le chanteur nous a tout donné de ce qu’il avait en terme de cordes vocales. Sa perte de voix n’a pas parue. J’étais entourée de donneux de high-fives, dont un gars bin funné qui portait fièrement une casquette « Ils en fument du bon ». Top shake, big!

Casquette du gars drôle / Photo: Marielle Normandin Pageau

22h, Katacombes. Mes souliers et moi sommes en pleines formes. Je m’hydrate d’un verre d’eau (mon seul verre d’eau depuis 16h) et je regarde BonVivant embarquer sur scène. Le chanteur porte un chandail de Jacques Fabi et le drummer porte une chemise avec des hot-dogs dessus. Le steeze est à son comble, on va se le dire. Grosse performance, le public se pitche un peu partout sans virer trop agressif. Un gars dans la foule crache doucement sa bière sur le chanteur; c’était comme une belle rosée un matin de mai.

BonVivant / Photo: Marielle Normandin Pageau

Mes tympans me chatouillent lorsque j’aperçois soudainement un gars barbu de 6 pieds 5 qui se pitch en avant de la scène comme si le lendemain n’existait pas. Il fait un fuck you à son amie et essuie sa main sur sa chemise d’ananas et de papaye. De la douce amitié émouvante, quoi!

On retourne au Jardin des Bières assister au show des Flatty Flats (communément appelé The Flatliners), on boit notre dernière (énième) bière, on se faufile dans la foule virevoltante et c’est ainsi que se termine notre deuxième journée du Pouzza.

Du Pepto-Bismol pour le dimanche matin / Photo: Marielle Normandin Pageau

Dur dimanche. On est reparti pour une autre journée de la punklife. Vers 13h00 je passe devant les quelques yogis exerçant des positions pour lesquelles j’aurais eu beaucoup de misère à faire. « Blame it on the alcohol » de la veille, comme nous a si bien dit Jamie Foxx. Le gazon est étonnamment propre. Je savais pas que les punks savaient comment être propres.

20h, je passe par les Foufs avant de me diriger au Jardin pour voir les 4 ou 5 ou 6 ou 7 ou 8 membres du groupe Isotopes, ce groupe « PunkRockBaseballClub ». Sur la scène, y’a un gars avec une coquille de baseball et un bat qui se promène sur la scène. Il fait des moves de danse humoristiques et se frappe (pas si doucement) la coquille avec le bat. Un peu comme un Justo-Buy My-Love, avec moins de vêtements.

Isotopes / Photo: Marielle Normandin Pageau

De la fine pluie se présente sur nos capuchons punks lorsqu’on entend les grands Barrasso. Le set up de l’éclairage sur la scène rend la chose encore plus épique. Je me demande même si Moment Factory ont fait partie de cet éclairage-game. On a déjà hâte de voir Barrasso au 77 Montréal le 28 juillet au Parc Jean Drapeau.

Barrasso / Photo: Marielle Normandin Pageau

Remi embarque sur scène. Je me dis que c’est surement la dernière fois que je vais l’entendre parler. Je vis un petit moment émotif.

Remi, si tu m’écoutes, voici une confession:

J’aimerais que tu sois la voix qui me réveille chaque matin. Que tu sois la voix constante qui me dit que je peux me procurer de la bière de Beau’s ou du Trou du diable chaque fois que j’ai soif. Que tu m’informes de la nourriture que je peux manger au L’Gros Luxe à chaque heure de ma vie. Que tu sois le seul qui fasse vibrer mes tympans avec ta voix rauque mais douce. Que tu me donne une ceinture de hot dogs à ma fête afin que je puisse la porter avec ma pin de pizza dans le prochain Pouzza. Je vais m’ennuyer de t’entendre dire les noms de (presque) tous les commanditaires du Pouzza. Voilà.

Lagwagon apparaît par magie (à se demander si David Blaine était présent) sur la scène. J’ai entendu un gars faire un jeu de mots pas piqué des vers et à appeler le band « Lagwagouine ». Humoriste de la relève, ce boy! Le band donne des frissons au gars à côté de moi qui mentionne ses frissons une vingtaine de fois à ses amis. Le band provoque un couple qui commence à se frencher devant moi pendant deux tounes. Le band fait danser le petit gars en avant de moi assis sur les épaules de son père, la craque de fesse à l’air.

Lagwagon / Photo: Marielle Normandin Pageau

Craque de fesse / Photo: Marielle Normandin Pageau

Je finis ma soirée au chic Café Cléopâtre pour assister à 2 tounes de Clipwing, le band de Winnipeg au bassiste « faiseur de faces ». Ils prennent le temps de remercier l’entièreté de l’équipe du Pouzza. Sweet guys, ces Winnipeggeux!

Clipwing / Photo: Marielle Normandin Pageau

Y’avait aussi plusieurs affiches cocasses de shows semi-douteux.

Pansexual moi le pain / Photo: Marielle Normandin Pageau

Ce fut une fois de plus un évènement dont je vais me rappeler bien longtemps.

Le Pouzza Fest. Cet endroit où la prétention humaine ne mettra jamais pied (on l’espère).

Ça hang loose / Photo: Marielle Normandin Pageau

LONGUE VIE AU POUZZA. LONGUE VIE AUX JEUX DE MOTS DE BOUFFE. ON SE VOIT EN 2018, LES PUNKS.