Carlos Casas
Pyramid of Skulls
(Discrepant)
Inspiré par les écrits du philosophe russe Nikolaï Fiodorov, qui pensait que la région du Pamir (Tadjikistan) était le berceau de l’humanité, le cinéaste et musicien expérimental espagnol Carlos Casas s’est immergé dans cette partie de l’Asie, pour collecter une multitude de sons et d’ambiances, et créer un univers fantasmagorique entre électro-acoustique, field recording et ambient, qui relie l’espace et le temps.
On est captivé dès les premiers bruissements de vent et de souffles humains ouvrant Pyramid Of Skulls, voyage intersidéral dans les profondeurs d’une musique ethnique en devenir, objet musical onirique à travers lequel on croise les fantômes et les esprits de la nature, enrobés de voix d’hommes et de femmes lointaines formant un tout enivrant.
Le tout est retravaillé à coups de sources sonores indéfinissables, auréolées de guitares lointaines et de roulements pluviaux, de tambours rocailleux et d’errance floue, de chants ancestraux et de légers grésillements ensorcelants.
Carlos Casas prolonge le rêve d’histoires qui se donnent la main, témoignage ensorcelant de mondes que l’on ne veut pas voir disparaitre, lien entre le passé et le présent de narrations qui se côtoient et se touchent, traces d’une région presque oubliée de tous, toit du monde touchant Dieu de ses doigts et ses volutes mélodiques. Somptueux.
Roland Torres
Site : www.carloscasas.net