C’est avec une conversation qu’on ne relatera pas ici et qui se termine par les gars de Zen Bamboo qui disent «Quand l’épididyme va, tout va» que s’est amorcée cette rencontre avec le quatuor au Ping Pong Club.
On hésite entre jouer à un jeu de société et faire l’entrevue. Finalement, je demande aux gars de me parler de la prestance qu’ils ont en ce moment. Se considèrent-ils connus? «On vient de mettre 4000 $ de notre poche pour enregistrer. On commence à avoir un petit public. On se dit que peut-être qu’on a fait quelque chose de correct, finalement.» Très flattés, donc, sont-ils de participer aux Francos sur une scène «assez grosse». C’est qui leur public en ce moment? «Nos parents.»
Et comment c’est né, Zen Bamboo? Dans une école secondaire, évidemment! «On a tous 19 ans depuis longtemps. On allait tous au même collège à Saint-Lambert. Et on avait tous la même coupe de cheveux donc on a fini par se rejoindre. On a vraiment l’impression d’être encore au tout début de notre ligne du temps de band.»
C’est au moment où ils me disent qu’ils vont sortir quatre chansons sous l’appellation Zen Bamboo Volume 1, le 1er juillet, que l’un d’entre eux échappe sa bière au complet sur mon iPhone. «Maintenant, qu’on ne sait pas si on va devoir te rembourser ton téléphone brisé, ça se pourrait que ça marche pas. On est ben pauvres.»
De façon thérapeutique, pour mieux vivre avec l’échec, les gars de Zen Bamboo ont fabriqué une sculpture avec les essuie-tout qui ont servi à éponger le dégât.
L’oeuvre
1 Comme les Francos, ça s’adresse à un large public, comment décririez-vous votre show à une madame qui écoute juste l’émission de Marina Orsini?
Si elle a aimé Tommy au Cercle de lecture, elle va capoter sur nous.
2 Si vous faisiez La Voix, vous feriez quel cover?
La chanson thème de La Voix. Mais sinon, on a déjà fait une version punk de On jase de toi de Noir Silence. ET une version en traduction libre de Killing In The Name.
3 Vous venez de Saint-Lambert. Vous mettriez quels endroits dans le guide touristique de Saint-Lambert?
Le toit de Chambly Académie, le toit du IGA et le toit de la BMO. Sinon, le McDo entre 3 h et 5 h du matin. T’as deux Big Mac pour 5 $. Mais peu de personnes savent ça.
4 Aux Francofolies vous allez jouer sur la scène Ford. Vous conduiriez quel genre de voiture?
On aime les Volvo carrées, fin 90, début 2000. Ça prend des trous dans l’appui-tête pour être sûr que c’est le bon modèle. Sinon, n’importe quelle voiture avec une imitation de bois sur le côté. Ça fait à la fois prof d’université et amateur de plein air.
5 Vous avez une chanson qui s’appelle Les mouettes et une autre qui s’appelle Les requins. Aimez-vous aussi les animaux terrestres?
Oui. Quand on enregistrait au chalet, Philippe Brach est débarqué en milieu d’après-midi avec un écureuil noir. Il a dit: «C’est à qui l’écureuil noir devant la porte?» Notre ami Antoine l’a adopté. Il avait l’air domestiqué. Il est mort la semaine passée. Il était adorable.
6 Sur votre Bandcamp, vous dites que vous avez enregistré de façon maximalement DIY. Ça veut dire quoi?
Le premier EP, on l’a enregistré en un week-end, à Saint-Basile, avec 300 $, mixé et masteurisé. On a juste mis un compresseur de son et on a publié l’album de même.
Questions FRANCOS
7 Quels sont les trois plus beaux mots de la langue française?
Urbain, contemporain et mature.
8 Quel est le mot ou l’expression qui a été trop entendu dans les chansons en français?
Zen Bamboo: «Les vieux chums», «Le bon vieux temps»…
Élise: Vous venez de citer tout le répertoire de Kaïn.
Zen Bamboo: Et Jonathan Painchaud et 2Frères!
9 Quelle est la plus belle chanson de la langue française?
Speak White de Michèle Lalonde, mais c’est pas une toune.
Sinon, Ne me quitte pas.
10 Vous feriez quelles faces si vous constatiez que Denis Coderre est en train de danser devant la scène pendant votre show?
Zen Bamboo sera sur la scène Ford, ce soir, 10 juin, dès 23h.