La vraie vie – bigflo & oli

LA VRAIE VIE – BIGFLO & OLI

Après La Cour des Grands qui nous a retourné le cerveau, les frangins Bigflo & Oli sont de retour avec La Vraie Vie. Est-ce que, comme ils le disent, à côté de celui-là leur premier album « c’est de la merde » ? C’est ce que nous allons voir. Review.

Impossible de ne pas passer les premiers temps dans le silence le plus total, hyper-attentif au flow des deux frères. La vraie vie se fait clair, net et précis, sincère aussi, et agit comme une belle note d’intention pour la suite de l’album. Ça commence donc très bien. Alors alors, qui vient ensuite est bien plus positif dans le rythme mais toujours honnête dans le verbe. Même si avec La vraie vie on ne pouvait pas vraiment s’identifier, quoi que l’on comprenne leur point de vue, leurs lignes sur Alors alors nous donnent cette proximité, cette identification, dès la première phrase.

On passe à Personne où ils nous racontent que leurs potes disent que personne n’écoute les paroles. Ironique, n’est-ce pas ? Ils prennent le temps de raconter ce qu’ils veulent quand même, avec quelques notes de piano pour le doux amer Salope ! qui se termine avec quelques cordes mélancoliques. JoeyStarr vient les rejoindre sur Trop tard. Sa voix ultra grave contraste à merveille avec celles des deux frères pour une histoire profonde qui nous laisse une marque indélébile. Cette histoire ? Celle de ceux dans une relation abusive ou étrange… Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

On note que ce n’est pas la première fois qu’on entend une petite discussion après le titre : critiques, mais aussi explications et justifications, moments de vie. Piquants, on rit et on apprécie l’idée. Ils n’ont besoin de l’accord de personne pour leurs textes. Mais ils remercient toujours leurs parents. Cette fois le texte suivant n’est pas pour leur mère, comme ils le disent, mais pour et avec leur père, qui chante en espagnol sur le très beau Papa.

Avec Repondez-moi, le duo nous offre un flot de messages qu’ils reçoivent, positifs ou négatifs, touchants ou insultants, et de tous les horizons. Eux aussi sont les produits d’horizons différents, un beau mélange qu’ils nous racontent à travers le flow d’Oli, sur le titre Olivio, tout en douceur. Cette douceur s’évapore avec La vie normale, plus pétillante et comme un autre manifeste de leur côté terre à terre… pour se faire dire qu’ils sont de beaux mythos, avec pas mal d’humour, bien sûr.

Autre part et Dommage nous prennent le cœur pour nous le rendre un peu plus lourd. Toujours aussi poétique, le sentiment qui reste n’est ni bien ni mal, il fait simplement réagir. Pour Ça va trop vite ils sont accompagnés par Busta Rhymes et débitent comme des mitraillettes un texte sur la précocité des jeunes et la rapidité du monde… et en deux minutes ils ont déjà beaucoup envoyé. En quatre, c’est doublé. Un petit record dans le coin ? Possible.

Sac à dos avec une évolution lente vers l’adulescence qu’ils revendiquent ouvre une partie de nostalgie. Une interrogation se lève : est-ce que cette maturité est surjouée ? Cela semble peu probable quand on continue avec le fil de leurs pensées qui découle de Dans mon lit. Tout ça pour finir avec le superbe Je suis, qui nous donne encore un milliard de frissons. C’est le dernier titre mais le grand coup de cœur, sans aucun doute.

En bref ? Cet album est excellent, au même niveau que le premier mais, en effet, plus mature. Loin de faire passer La Cour des grands pour un petit essai, un album ‘de merde’, La Vraie Vie le complète avec justesse et des sons plus sublimes les uns que les autres. Une vraie pépite.

3 titres à retenir :

  • La vraie vie
  • Papa
  • Ça va trop vite

En écoute : Alors alors