Le Festival de la poutine de Drummondville présentera du 24 au 26 août prochain sa 10e édition. Alliant habilement produits culinaires graisseux et musique, le festival promet bien des surprises cette année. Pour en savoir plus, je suis allé rencontrer les fondateurs de l’événement, soit Simon Proulx et Charles Dubreuil des Trois Accords, ainsi que le chef invité de l’édition, Danny Saint-Pierre. La rencontre se tenait d’ailleurs dans le charmant restaurant de ce dernier: Petite maison.
Le sous-sol le plus gastronomique du Mile-End. / Photo: Mathieu Aubre
J’arrive à la rencontre vers 13 h 45 sans trop savoir à quoi m’attendre. Au départ, je pensais assister à une conférence de presse, mais l’échange de courriel avec la rédaction, au matin, me fait comprendre qu’il s’agira d’un meeting un peu plus intime. J’entre donc à la Petite maison, un chic demi-sous-sol de la rue Parc, avec comme seul objectif de réussir à manger un peu de poutine gratis au fil de l’entretien.
Je suis déçu d’emblée: j’arrive juste à temps pour voir les journalistes de TVA, qui passaient avant moi, manger les deux derniers exemplaires de poutine inversée du chef. Tout pour me faire aimer encore plus ce réseau de télé… Alors qu’ils quittent, je me présente au chef au franc-parler. Avec lui, pas de demie-mesure, il va droit au but et c’est tout ou rien.
Lorsque je lui demande son lien avec le Festival de la poutine et les Trois Accords, il me répond que ce sont avant tout des amis. Connaissant son amour pour la poutine, le groupe l’avait déjà invité à prendre part à la deuxième édition du festival il y a huit ans et ils ont décidé de retenter l’expérience cette année, voulant mettre un peu de piquant dans la compétition en l’opposant à Jérôme Ferrer. Un genre de Game of Thrones de la gastronomie si j’ai tout bien compris.
Au fil de la conversation, où l’on parle principalement de poutine, vous vous en douterez, alors que j’ai toujours l’espoir de pouvoir en manger un peu, je demande à Danny s’il croit que notre repas national a une notoriété un peu ingrate. «Ben c’est sûr que quand tu te retrouves devant une poutine cheap, avec de la sauce en poudre achetée, des patates congelées et pis de la mozzarella sur le dessus comme au Zellers, c’est pas très glorieux. Mais y’a moyen de faire de la bonne poutine avec des bons ingrédients!» Il présentera d’ailleurs aux festivaliers présents un menu assez alléchant. Sur la carte: poutine inversée, un de ses plats signatures, un hot-dog garni de gravy et frites juliennes, et une poutine au poulet laqué. Le résultat promet pour celui qui s’avoue compétitif, mais de bonne guerre. On lui souhaite de pouvoir vaincre le célèbre snack-bar Ben La Bédaine de Granby, double détenteur de la Fourchette d’or.
Je quitte la cuisine sans avoir finalement mangé quelque poutine que ce soit et je vais m’installer à une table de la salle à manger pour attendre un peu les représentants du band. Visiblement fins gastronomes, il profite de la rue Parc en allant se cherche un lunch au Tachido. Je suis un peu rassuré de voir que je ne suis pas le seul à ne pas avoir profité de la cuisine de Danny Saint-Pierre. Je parle donc aux gars alors qu’ils dégustent de la guacamole et des sandwiches.
Je commence en leur parlant du festival: «Ça a commencé comme pas mal tout ce qu’on fait depuis le début de notre carrière: une conversation entre amis. On fait souvent des blagues ou on lance des projets et il y en a certains qui se concrétisent des fois.», me confie Simon. Il ajoute qu’il n’aurait jamais pensé être organisateur de festival, si je lui avais posé la question au début de sa carrière, mais qu’il apprécie tout de même le rôle. C’est que les gars sont des amateurs de poutine, et voyait à l’époque l’occasion de partir le premier festival officiel de ce met, alors qu’on retrouvait déjà des festivals de tout, sauf de ça.
Et quoi de mieux pour ce faire que de commencer le festival dans leur patelin de jeunesse et de s’organiser, encore une fois, entre amis! Et la programmation, c’est des amis aussi? «On essaye toujours de penser aux festivaliers avant de penser à nos goûts personnels. Tsé, j’ai pas une bucket list d’artistes que je veux absolument voir et que je coche chaque année. J’essaie toujours de trouver ce qui va attirer la population de Drummondville avant tout», me répond Charles. C’est que le festival attire presque 40% de personnes de la ville même, et le reste provient qu’exclusivement presque d’un rayon d’une heure de voiture autour de Drummond. L’avantage principal d’organiser un festival au Centre-du-Québec est de pouvoir aller chercher des festivaliers d’un peu partout. On continue à jaser un peu ensemble, et je quitte finalement, mais pas avant d’avoir posé une dernière question à tout le monde: «Drummond, Victo ou Warwick?»
Danny Saint-Pierre: «Drummondville. C’est là que je remplis mes poches pis j’ai des amis là-bas. Mais au final, je m’en crisse un peu de ce débat-là. Tant que le monde est sympathique et se force pour faire de la bonne poutine, je vais la manger.»
Simon, avec un sourire en coin: «Les trois, je dirais. Je pense pas que ce débat-là a lieu d’être de toute façon. Pis ils sont ben cutes, le monde de Victo pis de Warwick quand ils essaient de revendiquer le titre.»
Le Festival de la poutine aura lieu la semaine prochaine et accueillera dans son volet musical Les Trois Accords, bien évidemment, mais aussi Half Moon Run, Fred Fortin, Alex Nevsky, Alaclair Ensemble, Les soeurs Boulay, Lydia Képinski et plusieurs autres. Pour toutes les infos, v’là le lien vers leur site web officiel.