Festival, froid, folk : les 3 F d’Artefact 2017

Publié le 28 août 2017 par Feuavolonte @Feuavolonte

Mes deux dernières éditions du Festival Artefact avaient été d’assez beaux moments, comme je vous l’ai dit à quelques reprises sur le présent site. Ce qui fait que, quand j’ai reçu une invitation des organisateurs pour aller y présenter un dj set cette année, mettons que j’étais pas mal content! Compte-rendu d’une pause de MUTEK et d’une visite folk en terres campivallensiennes.

N’osant toujours pas retenter l’expérience vélo cette année, je décide d’expérimenter un mode de transport que je n’ai toujours pas utilisé pour me rendre au festival cette année: le bus. Ça tombe bien d’ailleurs parce que le festival a obtenu un accord avec le RTM pour permettre aux festivaliers de voyager gratuitement sur présentation d’un billet, même si mon chauffeur a l’air sweet fuck all au courant… Je m’obstine un peu et réussis à entrer dans le bus avec ma blonde, qui m’accompagne pour une rare fois en festival, sous promesse préalable que ça ne dérape pas trop.

Lydia, lumineuse / Photo: Mathieu Aubre

Jusque-là, c’est bien beau le bus, mais une ride d’une heure trente, ça te met pas dans le mood le plus festif de l’histoire, mettons. Donc l’arrivée pour la perfo de Lydia Képinski n’est pas ma plus fraîche en carrière. Je vais passer rapidement sur le show, si vous me permettez, parce que je vous en parle déjà souvent et aussi parce que j’étais surtout occupé à setter mon matériel pour le set de fin de soirée au lieu de vraiment bien écouter. Ma seule note est la citation suivante: «Là, c’est vraiment pas stressant faque je vais casser une nouvelle toune… Êtes-vous insultés?». Mais les 7-8 personnes sur le site qui ne faisaient pas partie de l’équipe ou des bands avait l’air d’avoir ben aimé.

Nés pour être sauvages / Photo: Mathieu Aubre

Suivront sur la scène principale les gars de Choses Sauvages, toujours affublés de leur orgue à vendre qui leur confère des allures de Charlotte Cardin. Faisant dans le plus dansant que cette dernière, les boys s’attaquent à une foule au départ timide et éparse. En même temps, faut reconnaître qu’un jeudi soir en festival hors de Montréal, c’est jamais la cohue non plus et qu’il n’est que 19 h en plus, à la défense d’Artefact. Ceci dit, le public s’approche et grandit peu à peu, au fil des nouvelles compos francos que les fans (genre moi pis ma blonde) connaissent déjà depuis un petit bout. Belle petite pause plus new wave dans une soirée surtout caractérisée par ses tendances plus bedroom pop.

Douce froideur avec Harfang / Photo: Mathieu Aubre

Le set suivant sera celui des Québécois Harfang, introduits comme un band d’électro. Pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus mettons. #my2cents Et si la musique est ben belle est le public plus nombreux, les choses commencent à se gâter à partir d’ici pour mon expérience. C’est qu’en bon Montréalais un peu colon que je suis, j’ai comme oublié qu’il y a une tendance à faire pas mal plus frette hors de mon chez-moi et sur le bord de l’eau… Oui, même après une lente mort par hypothermie à la Grosse Lanterne le mois passé. Oui, même après être passé proche de la pneumonie en me baignant au FME y’a presque un an jour pour jour. Mais qu’est-ce tu veux, faut ben que je préserve ma réputation durement acquise de journaliste en gougounes.

Faque tout ça pour dire que je commence à avoir frette en criss vu que je porte mon habituel duo short-sandales, le tout heureusement agrémenté d’un providentiel crewneck. Je passe donc une bonne partie du show de Harfang à faire des jumping-jacks et du jogging, même si c’est moyen le genre de musique à s’y prêter. Le groupe est en effet plus occupé à faire planer efficacement la foule qu’à se soucier de mon intégrité physique, ce qui est probablement une bonne chose au final.

Vincent bouge / Photo: Mathieu Aubre

Vous vous douterez donc que mon attention sera encore une fois un peu déficiente durant les shows suivants. Je passerai pas mal 90 % du show de Vincent Appelby au chalet, à jaser avec la gang de Harfang en grappillant un peu de café et de crudités. L’autre 10 % sera consacré à essayer de prendre une photo potable du gars pour les Instagram. C’est qu’il bouge pas mal sûr scène, Vincent, en bon show man qu’il est! Dommage, parce que je pense que c’est le seul show qui aurait justement eu le potentiel de me réchauffer un peu…

Ma photo pref de beyries / Mathieu Aubre

Je ressors pour Beyries, qui co-headline en quelque sorte cette première soirée du festival. Je pense que la plus grande qualité de cette artiste en spectacle, c’est sa relation avec son public. Oui, c’est une excellente musicienne et ses compositions se transposent bien en live, surtout avec le superbe apport de Judith Little qui l’accompagne, mais c’est aussi une excellente conteuse. Elle a le don de jaser pour vrai avec son public, le tout dans un naturel et une proximité qui impressionnent. Et c’est ce qu’elle fait justement à plusieurs reprises, parlant au passage de votre blogue préféré, alors qu’elle raconte son expérience au show de Andy Shauf à Béthanie. Elle a adoré notre montage et elle est parle sur scène! On est bien contents parce qu’on l’aime aussi, la belle Beyries.

Les photos prefs de Beyries / Élise Jetté

Il faisait noir pendant le show d’Elliot… / Photo: Mathieu Aubre

Dernier groupe de la soirée: Elliot Maginot, en formule full band. Le gars nous dit d’emblée avoir passé une des plus belles journées de sa vie à Valleyfield et remercie l’équipe du festival de l’accueil. Difficile d’être en désaccord avec lui sur ce dernier point: c’est vrai que je suis très bien reçu à Artefact année après année! Il enchaîne avec les chansons sensibles qu’on lui connaît, charmant une foule qui quitte quand même tranquillement pas vite devant les 11 degrés de température. Moi, je dois éventuellement me retirer un peu également, question de finaliser ma playlist de la soirée, mais j’observe tout de même du coin de l’œil ma copine fangirler solide et je me dis que ça doit être assez cool à regarder.

Mon bureau de fin de soirée / Photo: Mathieu Aubre

C’est donc perché au-dessus de la scène Cogeco que j’amorce mon set avec le remix de Lotus Flower de Radiohead, remixée par Jacques Greene à la seconde où Elliot pose sa guitare, soit vers 23 h 50… pour finalement me retrouver avec moins d’une dizaine de personnes sur le site à la fin de la chanson. Le festival tentait l’expérience d’un set extérieur un jeudi soir pour la première fois en 6 années d’existence. (Remarquez que c’est peut-être juste moi qui attire pas le public campivallensien aussi…) Je mixerai quand même une petite heure pour les bénévoles et les gens des bars toujours présents sur le site avec une petite sélection de house indé, passant par CRi, Blue Hawaii, Cassius et autres Daphni de ce monde. Les gens sortent l’air satisfait, donc ma job semble tout de même bien exécutée et je ressors heureux d’une troisième année de présence consécutive à Artefact, un beau petit festival de fin de saison qui continue, année après année, à prendre de l’ampleur pour le mieux!