Encore une fois je m’attaque à la musique d’un film vu après son adaptation scénique au West End. Cette fois-ci c’est un monument de la comédie musicale : 42nd Street. Alors enfile tes chaussures de claquettes et lève-toi. SPOILER ALERT LEVER : 4/5
Tout d’abord livre puis film puis comédie musicale à Broadway, 42nd Street parle de la création… Eh bien d’une comédie musicale. Pourquoi tant d’étapes avant d’arriver au sujet même de l’œuvre? C’est une bonne question. Le cinéma américain adorant les comédies musicales, et ayant toujours été lié à l’art scénique, c’est un sujet que je garde pour un autre débat.
L’histoire, donc, se déroule à New York en 1933. La nouvelle se répand vite : un gros spectacle va être produit, donnant ainsi l’occasion d’auditionner à beaucoup de jeunes gens qui se rêvent sur ces scènes de Broadway, même pendant la Grande Dépression. La grande star, la diva du show sera Dorothy Brock, connu surtout quelques années plus tôt mais alors en perte de vitesse.
Et puis il y a cette toute jeune femme pleine de talent qui débarque de nulle part pour faire partie de l’ensemble, Peggy Swayer. Un peu maladroite, elle finira par attirer l’attention de Julian Marsh, metteur en scène au bord de la faillite et de la crise de nerfs, de bien des façons. Après avoir accidentellement poussé Brock, lui cassant par là une cheville, elle la remplace au pied levé et avec brio, sauvant le spectacle et la réputation de Marsh.
Le film et le show divergent sur plusieurs points. D’abord, le film est plutôt dans la continuité logique et narrative : d’abord la préparation du spectacle, les auditions, les répétitions, la chute et enfin le spectacle avec les numéros chantés et dansés que l’on attend depuis le début.
Si cela avait été porté tel quel à la scène, jamais la musique des fers frappant le sol n’aurait perduré si longtemps. Dès l’ouverture du rideau, l’ensemble du cast offre une chorégraphie impressionnante de précision et d’énergie, très colorée. Tout le long, en suivant l’histoire sans oublier de s’en distancer légèrement (comme avec l’histoire d’amour entre Sawyer et Marsh), la version scénique est époustouflante, drôle et touchante bien sûr, mais aussi entêtante.
Ma voisine de gauche m’avait prévenue : ce n’est pas une comédie musicale qui nous fait repartir simplement en chantant, mais bien en dansant aussi. C’est tout à fait vrai. Avec une bande-son complètement marquée par sa décennie d’origine, on est plongé dans l’histoire sans jamais faire marche arrière, sans aucun anachronisme musical. C’est avec grandeur que le final se fait et on fredonne et bouge au rythme de 42nd Street pendant des heures après le dernier salut.
Si le film propose bien certains des titres qui sont repris dans la version scénique, il ne les met pas autant en valeur qu’au West End (ou à Broadway). Quelques effets du film sont certes très bien réalisés, on garde plus en tête les escaliers de la scène que ceux gardés sur la pellicule. Bref, peut-être que cette œuvre était tout simplement destinée aux théâtres plutôt qu’à l’écran. Dans tous les cas, on ne se lasse pas de sa bande-son.
Extrait : 42nd Street Finale