Tous les mélomanes montréalais de la trentaine ont fait garder leurs enfants mercredi soir pour assister au lancement de Super Lynx Deluxe, le cinquième album de l’électrisante formation Galaxie. Sous des projections psychédéliques magnifiques, le groupe a offert une courte performance saisissante, en se hissant au palmarès des groupes rock québécois.
Les lasers/Photo: Laurence Godcharles
Pour son lancement, le sextuor a choisi le La Tulipe. En regardant les gens autour de moi, je m’imagine que cette soirée est sans doute un hommage à (feu) Gilles Latulippe, qui a marqué une génération complète avec, entre autres, Poivre et sel.
D’ailleurs, le mot s’est sans contredit passé dans les cafés bobos de Rosemont, parce que l’ensemble de la clientèle du Cinéma Beaubien s’entasse tant au parterre qu’au balcon pour assister à ce 5 à 7. Il faut dire que Galaxie regroupe la crème des musiciens du Québec. La migration vers le Sud en ce mercredi soir s’inscrit comme la meilleure option de la semaine.
Une heure avant le début de la performance, la salle atteint presque sa capacité maximale. Pour passer le temps, tout le monde se rend vers le bar, créant un trafic digne de la 40 en fin de journée. Néanmoins, je ne suis victime d’aucun accrochage, mis à part une collision avec Benoît Langlais, le neveu de Victoria et de Denis (AKA le cousin de Sélina et de Manolo) et star de la série culte 2 Frères. Inviter un comédien de Ramdam est clairement une stratégie pour rajeunir le public cible du band…
Je suis moi-même venue avec mon amie cougar de 37 ans, qui me brief sur l’histoire du groupe, telle une Wikipédia:
Saviez-vous qu’à ses touts débuts, ce dernier s’appelait Galaxie 500 et qu’aux côtés d’Olivier Langevin (guitare et voix) et de Fred Fortin (basse) – toujours membres de la formation – , se joignaient Mara Tremblay et Mononc’ Serge?
Depuis Zulu, lancé en 2015, Pierre Fortin (batterie), Jonathan Bigras (percussions), François Lafontaine (claviers) et Karine Pion (voix et percussions) se sont liés à ces deux piliers de la musique pour former l’un des groupes les plus solides de la scène rock québécoise.
Les gardiens de la Galaxie
Les membres de Galaxie entrent sur scène comme de véritables personnages des Gardiens de la Galaxie. La prestance d’Olivier Langevin, accentuée par le port d’une cape rouge, rappelle Star-Lord, véritable héros des temps modernes. De son côté, le sublime costume argenté de Karine Pion évoque la beauté d’une princesse interstellaire à la voix angélique. Fred Fortin, lui,ressemble plutôt à un gros sac Ikea. Installée au fond du parterre, j’ai du mal à évaluer le style de Jonathan Bigras et de Pierre Fortin.
Le groupe entame sa prestation avec une introduction complètement psychédélique qui donne rapidement le ton. Le principal attrait de sa musique est qu’elle oscille entre le rock populaire et les mélodies nichées. Les sonorités sont recherchées, subtiles et intelligentes, tandis que les refrains sont accrocheurs. C’est notamment le cas dans Phénoménal, une chanson presque garage, dont le phrasé s’apparente à un verse hip-hop qui colle à l’oreille.
Les projections sont complètement folles. Le come-back des lasers est simplement parfait. Pendant la majorité de la prestation, les gens du parterre sont recouverts d’un nuage de lumières dans lequel on aperçoit parfois des fusées. C’est buzzé, mais ô combien magnifique.
Je suis jetée sur le cul. Le spectacle est rodé au quart de tour. Tout est réfléchi. On a affaire à un band d’expérience et ça paraît.
Super Lynx Deluxe est disponible dès aujourd’hui sur toutes les plateformes.