David Terry

David Terry

Sorrow

(Opal Tapes)

Moitié de la formation doom Trollmann av Ildtoppberg, David Terry consume le temps à coups de machines célestes et de drones touchant avec le divin. Sur Sorrow, il engendre un objet hypnotique en trois volets, dont le temps varie entre 18 et 43 minutes, desquelles on ne ressort pas indemne, pris par le flot envahissant de mélancolie tournoyante qui en découle et nous entraine.

Chaque titre est construit à la manière de longs mantras aux évolutions lentes et imperceptibles, construits autour de leitmotivs mouvants prêts à nous entrainer dans des profondeurs abyssales enrobées de manteaux de chair et de sang, de tristesse et de passé sépia.

On est happé dès les premières mesures de My Friends, You Are Shining Pillars Of Light, longue mélopée instrumentale se muant en chant de marin, surgi des profondeurs d’océans inconnus. On retourne dans le temps à travers Slowly, Slowly, Up Into The Rain We Fell aux accents médiévaux, broyés dans des machines à la douceur ambient. On finit par l’épique Crummock Water, dont la longue narration est un chemin baigné de lumières changeantes et de percussions aux effets chamaniques. David Terry nous entraine avec lui de l’autre coté du miroir, là où les ombres s’habillent de noir, pour déposer la nuit, un baiser sur nos têtes endormies. Somptueux.

Roland Torres

David Terry