Brett Naucke
The Mansion
(Spectrum Spools)
The Mansion est certainement l’album le plus impressionnant et abouti de l’artiste américain Brett Naucke, de par son travail de production phénoménal et l’agencement des éléments, issus de diverses sources sonores, tels que field recordings, instrument organique, voix et électronique, le tout pour un voyage dans les profondeurs de l’existence.
Si The Mansion se veut le reflet de la maison d’enfance du musicien, on est en droit de se demander si cette demeure n’était pas pleine d’entités étranges et de cauchemars vivants, de fantômes qui rasent les murs et de planchers qui grondent la nuit. Mais malgré tout, il se dégage une lumière éblouissante de chaque titre, qui empêche les murs de se fissurer et de s’effondrer.
Les éléments surgissent de chaque recoin, nous entrainant dans une déambulation en 3D des plus surprenantes, sautant d’une enceinte à une autre, tout en bousculant nos neurones via des panoramiques éblouissants et un travail méticuleux sur les ondes qui gravissent les profondeurs pour venir exploser au premier plan.
Brett Naucke flirte constamment avec l’abstraction, tout en travaillant une substance brute des plus palpables, faite de matière cimenteuse et de perméabilité auditive sinueuse. Tout ici est posé minutieusement, appuyant une narration complexe aux strates mobiles, se déclinant en couches multiples, dont ne viendront pas à bout des dizaines d’écoutes successives. Un opus aux enchevêtrements délicats et à la force singulière. Impressionnant.
Roland Torres
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