Les trois finalistes des Francouvertes ont accédé à la grande scène du Club Soda, hier soir, un terrain de jeux 4,57 fois plus vaste que la scène du Lion d’Or où l’on avait pu les voir lors des préliminaires et des finales du concours. De quoi pouvoir offrir une performance 4,57 fois plus grandiose.
C’est dans sa «plus belle robe d’inspiration biblique» qu’Isabelle Ouimet accueille d’abord Alain Chartrand, président du Conseil d’administration des Francouvertes qui nous lit un texte s’intitulant «Merci».
Klô Pelgag et Tire le Coyote/Photo: Élise Jetté
Les porte-parole Klô Pelgag et Tire de Coyote (Benoit Pinette) lui succèdent pour la première partie du spectacle. Ils sont accompagnés du guitariste Shampoing (Benoit Villeneuve). «Oui, c’est Shampoing, ça provoque toujours ça», dit Tire le Coyote devant la foule qui n’en revient pas qu’un savon à cheveux puisse jouer de la guitare. C’est Benoit (Pinette) qui s’élance d’abord seul avec le Shampoing puis Klô Pelgag arrive pour Incendie et Benoit joint sa voix à la sienne. Avec les deux voix qui se mêlent, on assiste au meilleur mariage depuis celui de Kate et du Prince William. Ils terminent avec une poignante version de Jeu vidéo, une traduction/adaptation de la chanson de Lana Del Rey que l’on trouve sur le dernier album de Tire le Coyote. «Pour moi et Benoit vous êtes tous, comme dirait Nathalie Petrowski, des petits Xavier Dolan de la chanson», lance Klô avant que l’on enchaîne avec les performances des concurrents.
Isabelle Ouimet nous explique pour une dernière fois de la saison, comment fonctionne le formulaire de vote et elle refuse d’emblée les langages «millenial et mystique».
Lou-Adriane Cassidy/Photo: Élise Jetté
Lou-Adriane Cassidy s’élance en premier avec ses chansons tristes doublées d’arrangements grandement peaufinés depuis les demi-finales. Il y a plus de netteté dans la proposition et un aplomb beaucoup plus probant. Elle nous envoie quelques blaguettes maladroites, comme lorsqu’elle présente La petite mort en disant que c’est une chanson qui parle «de son dernier voyage dans le sud». «Ça a été long et stressant», conclut Lou en parlant du concours, mais aussi de l’hiver, sûrement.
LaF/Photo: Élise Jetté
Quand Isabelle présente LaF, l’excitation est à son comble chez les cégépiens et cégépiennes au parterre. On se croirait en 1999 quand tout le monde faisait sa petite chute de pression devant Musique Plus pour l’arrivée des Backstreet Boys.
Certes, l’énergie débordante des rappeurs réveille ceux qui siestaient avec les pièces mélancoliques de Lou. Or, en ce qui a trait aux histoires, les textes sont parfois tronqués, le débit trop rapide. Dur de comprendre où l’on veut nous amener, l’histoire n’étant pas toujours perceptible à l’oreille humaine.
Mais qu’à cela ne tienne, les fans scandent les textes et n’ont d’yeux que pour le groupe, et ce, même au moment où un pénis gonflable géant tombe du balcon. Rien ne les arrête.
Morts-vivants/Photo: Élise Jetté
C’est finalement avec l’entrée de deux morts-vivants déguisés en moines tibétains que Crabe commence sa performance. Une source nous informe qu’il s’agit de Lou-Adriane Cassidy et d’un membre de Ponctuation. Le mystère est mort. Avant même que la dernière prestation de la soirée commence, une cohorte crabiste est déjà massée en avant de la scène, un comportement des plus rares en finale des Francouvertes.
Crabe/Photo: Élise Jetté
Plusieurs problèmes techniques ponctuent cette fin de soirée, autant du côté de la guitare de Mertin que du côté des baguettes de drum de Gab. Mais tout ça ne fait qu’ajouter à l’esprit désinvolte qui enrobe normalement leurs perfos.
Crabe/Photo: Élise Jetté
On nous fait alors la meilleure déclaration de la soirée: «Merci à Martha Wainwright qui a aimé la prochaine chanson, dit Mertin. Elle en a parlé à Microphone, ce qui nous a donné 900 $ pour 20 secondes de toune jouées à la télé. Ça a payé plus de la moitié de notre album.»
La fin du show est marquée par un numéro de cirque-menuiserie qu’on va se permettre de ne décrire qu’en photo:
Crabe/Photo: Élise Jetté
Au moment de la remise de prix, Sylvie Courtemanche se présente sur scène et félicite tous les groupes présents durant cette édition en soulignant, encore une fois l’immense variété à laquelle nous avons accès chaque année. La directrice des Francouvertes aime beaucoup la variété, ce qui nous amène à croire qu’elle doit acheter le mélange du montagnard à l’épicerie plutôt que les sacs de noix avec une seule sorte de noix.
Klô Pelgag est econfuse au moment de donner les «milliers de douilles» et elle passe proche de remettre un prix à Lisa Leblanc.
Après l’éternelle explication des prix à gagner, on nous annonce que LaF l’emporte, suivi par Lou-Adriane Cassidy. «Esti de beau chèque», diront les membres de LaF en brandissant l’immense montant d’argent destiné au futur album.
Les possibilités sont infinies pour l’avenir de ces trois artistes, comme l’univers, comme les trous noirs: TOUTE se peut.