La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

C’était soir de fête, vendredi pour le 25ème anniversaire de naissance/lancement de Lydia Képinski. Devant une salle comble au Centre Phi, la jeune auteure-compositrice-interprète a lancé officiellement son album déjà révélé sur les Internets depuis avril. Une soirée où les ballounes étaient jaunes.

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté

C’est avec un jeu de 53 ramasse qui a mal tourné qu’on nous accueille à la salle de spectacle:

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

Le jeu/Photo: Élise Jetté

Et c’est avec le grand classique de la chanson Bonne fête que la foule accueille Lydia sur scène, vêtue de son déguisement de condor pour la chanson Les routes indolores.

«Merci pour la chanson», dit-elle après avoir déployé ses ailes.

Elle enchaîne avec Brise-glace, issue de son EP. C’est une version plus lente et plus langoureuse qui nous attend, coiffée d’un gros jam orchestral mené par le violon enflammé de Blaise Borboën-Léonard.

«Yo ça va? À main levée, c’est à qui la fête?», demande la fêtée principale. Une personne témoigne de son anniversaire imminent puis, Lydia poursuit: «Avez-vous vu mon frère. C’est le clown malfaisant. Est-ce qu’il vous a mis mal à l’aise? Ce n’est pas fini!»

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

Le clown/Photo: Élise Jetté

Descendant dans la foule, Lydia s’adresse à un jeune homme: «Habitez-vous chez vos parents? Moi oui.» Puis, en le regardant (le chanceux), elle envoie la première phrase de 360 jours: «Tu ne m’inspires rien.» «C’est pas la bonne note, ça», dit-elle par rapport à sa propre voix.

Elle essaie de faire pousser la chansonnette aux fans sur le mot rendez-vouuuuuuus. C’est pas chose facile.

«Vous savez pourquoi je fais ma fête au Centre Phi?  Y’avait pas de place chez nous», annonce-t-elle.

Elle nous raconte également que ses deux dernières fêtes ont été de la marde parce que, puisqu’elle invite toujours tous ses amis à ses shows durant toute l’année, sa fête est normalement une invitation de trop. L’an dernier, elle s’est dit «c’est la dernière année que ma fête est plate.»

Puis elle y va avec Premier juin, la date du jour, sa date de fête, le titre de son album.

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

La fête/Photo: Élise Jetté

Le clown-frère monte ensuite sur scène en chantant Bonne fête Nadia. Puis, il lui offre un pénis en ballon.

«Il est tanné que j’aie toute l’attention», justifie Lydia par rapport à son frère-clown.

Elle nous raconte ensuite une triste histoire de pêche d’enfance dans laquelle le poisson mort passe deux jours dans une glacière avant d’être «libéré». Et elle chante Maïa, suivie de Les balançoires.

«Merci à ceux qui sont venus. Certains d’entre vous savaient à quoi s’attendre et d’autres ont pris des risques et sont venus sans connaître le projet. Moi aussi je prends des risques, je suis habillée en blanc et je bois du vin rouge.»

Elle poursuit avec Sur la mélamine et Belmont, deux pièces encore plus transcendantes en live. Elle nous offre une seconde pièce de son EP, M’attends-tu?

«Je suis Gémeau, by the way, dit Lydia, avant qu’un gars s’écrie qu’il est Poisson. T’es Poisson? Je m’en criss», répond Lydia pour être sûre que tout le monde comprenne qu’on ne s’enligne pas pour faire nos cartes du ciel.

En chantant Apprendre à mentir, provenant du EP, elle modifie les paroles pour dire que, un pays, on en mérite un en criss, finalement.

Au début de la soirée, tout le monde a reçu un Képicoin, une pièce en plastique qui vaut 5$ à la boutique-Lydia. «Avec ma monnaie, je mets fin au capitalisme. Achetez des objets», dit Lydia, obtenant la palme de l’ironie.

Puis c’est Pie-IX qui précède une vidéo d’enfance de Lydia qui nous montre notamment la malheureuse histoire de pêche dont il était question plus tôt. On entend aussi Miron: «Je n’ai jamais voyagé vers un autre pays que toi mon pays» et Michel Chartrand.

Pendant ce temps, Lydia est partie enfiler sa cote de maille et c’est la mythologique Andromaque qui commence.

«Avant, on était un trio jazz, mais maintenant on fait du rock», dit Lydia en présentant Jean-François Lemieux, à la basse, qui s’ajoute à son band composé de Stéphan Lemieux à la batterie et de Blaise à tout.

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté

À la fin du show, on peut acheter plein de choses, dont un livre. Certaines personnes ne peuvent s’empêcher de le lire sur-le-champ, pendant le party.

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

La pulsion de la lecture/Photo: Élise Jetté

Pis y’avait du gâteau pour tout le monde… une vraie fête réussie!

La fête de Lydia Képinski et/ou la fin du capitalisme

Le gâteau/Photo: Élise Jetté

Voici, en rafale, les 5 meilleures phrases entendues à l’anniversaire de Lydia:

«Elle a vraiment des belles dents, Lydia.»

«Ce show-là serait meilleur dans les Caraïbes.»

«Je sais qu’on vient juste de se rencontrer, mais avec cette musique-là, j’ai juste envie de te faire des enfants.»

«WOU WOU! C’est parce que c’est sa fête. C’est pour ça que je crie.» – Une fille qui titube.

«C’est mon anniversaire d’accouchement» – La mère de Lydia.