Nous nous sommes réveillés au son des vagues, vendredi matin. On avait l’impression d’être dans un livre d’Anne Hébert sauf qu’on était hangover. On a décidé de battre le fer pendant qu’il était chaud: on a déjeuné aux mimosas.
La SAQ/Photo: Élise Jetté
Un arrêt à la SAQ s’impose pour renflouer le frigo. La Gaspésie, c’est tellement sécuritaire qu’on laisse nos consommations sur le toit du char pour aller s’acheter des croissants à l’épicerie.
Une fois là-bas, c’est l’hécatombe: les petits fruits se sont échappés de leur étalage.
Les pauvres fruits/Photo: Élise Jetté
Au bord de l’eau, il fait beau. On mange l’ossobuco officiel de la soirée dans le petit bateau de bord de mer, l’un des vestiges de l’époque où rien n’avait brûlé ici.
«Voulez-vous ma moelle?», dit Philippe Brach coiffé d’une casquette du Canada en paillettes.
Philippe Brach/Photo: Élise Jetté
Notre premier arrêt musical de la journée: le spectacle de Klô Pelgag qui s’adresse à la foule: «Qui vient de Manche-d’Épée?», demande-t-elle, nous rappelant nos conversations imaginaires de la veille.
Klô Pelgag/Photo: Élise Jetté
Alors qu’elle commence la mélodie de piano de la pièce Au bonheur d’Edelweiss, elle nous explique qu’elle a été composée pour pouvoir être jouée de la main gauche et manger des bourgots de la main droite.
Au-devant de la scène, un groupe d’humains turbo-excités, sûrement membres d’une équipe d’impro, crient des bêtises en frappant sur les consoles de son au grand déplaisir des autres convives en mode contemplatif.
La douce interprétation de la chanson Incendie réussira à calmer le jeu en partie. Au total, 14 personnes seront vues en train de filmer avec des iPad et un homme aura été vu assoupi.
Au tour de Philippe Brach de monter sur scène après avoir été présenté par Alan Côté comme «celui qu’on a refusé au Festival quatre fois». «Une fois, il nous a dit qu’il avait donné assez d’argent au festival pour être commanditaire», ajoutera le grand boss de la place. «Aujourd’hui, le Festival commandite notre présence ici», déclarera Philippe un peu plus tard.
Muni d’un discret masque vert, il fait son entrée sur scène et nous fait quelques tounes de «gars qui va pas ben», mais avec l’entrain d’un gars qui va ben.
Philippe Brach/Photo: Élise Jetté
Si proche et si loin à la fois signe le retour sur scène de Klô Pelgag. «Elle a gagné, il y a plusieurs années, le concours de la soucisse Olymel et c’est ce soir qu’elle gagne son grand prix!», dit Phil en l’accueillant sur scène.
Klô et Philippe/Photo: Élise Jetté
De retour au théâtre-tente-de-la-vieille-forge, on attend avec impatience le show de Violett Pi. Le spectacle qu’il nous offre est l’un de nos coups de cœur du week-end.
Il y a quelque chose de très érudit dans le fait de chanter pour les gens qui aiment les chansons à textes et ceux qui apprécient le gros bruit en même temps.
Violett Pi/Photo: Élise Jetté
Il peut avoir du charisme et faire un peu peur;
crier de façon trash métal et pousser des douces notes a capella;
sucrer et saler ton café;
être le beurre et l’argent du beurre.
On a beaucoup aimé:
- Quand il a présenté Fat Biz, son batteur engraissé aux chicken wings, une réplique identique ou presque de Biz de Loco Locass.
- Quand il a dit avec délicatesse: «C’était une chanson sur un tueur en série qui mangeait ses victimes.»
- Quand il a dit: «Achetez pas de fusil, allez vous acheter de la drogue et allez vous coucher.»
- Quand il a fait du yoodle.
- Quand il a fait une version de Dégénérations dans laquelle le grand-père fait caca sur le comptoir au lieu de rentabiliser la terre familiale.
Nous sommes rentrés à la maison sur une toune de Beyoncé.