Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas au Festif! de Baie-St-Paul. Alors que le réveil de la veille s’était déroulé au son de la guitare électrique, le soundcheck du samedi a quelque chose de médiéval et on ouvre les yeux au son de la cithare.
Par Élise Jetté et Marielle Normandin Pageau
Le nombre de jours écoulés depuis notre arrivée est inversement proportionnel à notre énergie. Ce qui fait en sorte que notre samedi commence véritablement à 14h, après un bon déjeuner contenant tous les groupes alimentaires.
Un spectacle surprise de Mon Doux Saigneur et Alex Burger attire notre attention. Ça se déroule dans le dépanneur ou on achète des sandwichs à la crème glacée depuis deux jours. Le line up infini qui jonche le trottoir devant l’établissement est peuplé de personnes qui tentent de vaincre sans succès le déversement d’odeurs corporelles et les cheveux gras. Fait chaud!
«Je fais quoi, moi, si je veux m’acheter des cigarettes?», demande un gars mécontent de ne pouvoir entrer dans l’édifice. «Va falloir aller ailleurs», dit ce bon bénévole. «C’est ben meilleur pour ta santé d’aller voir un show surprise», dit-on pour renchérir. Il est pas d’accord avec nous.
Le bon bénévole et la face de Phil Brach/Photo: Élise Jetté
Le premier à monter sur la scène le comptoir est Mon Doux Saigneur, qui explique à quel point c’est l’fun de jouer en secret avec son boy Alex Burger.
Mon Doux Saigneur/Photo: Élise Jetté
Il explique que Burger et lui jouent avec le même band et qu’ils sont venus avec deux chars et demi. On aimerait voir de quoi a l’air le demi-char. Entre les frigos à bières et la farine tout usage, les gens s’entassent pour apprécier la perfo trop courte.
À force de regarder le show, qui sonne de façon assez impressionnante pour un set up de dépanneur, on a très envie d’acheter des gratteux #lotoété
Alex Burger/Photo: Élise jetté
On croise ensuite des adeptes d’art du cirque. L’un d’eux, qui ressemble à un gars du Mile-End, ne cesse de dire «Yah man!» sur un unicycle:
Le cycliste/Photo: Marielle Normandin Pageau
On comprend vraiment que le soleil tape fort quand on voit ce jeu qui permet aux gens de faire tomber un agent d’immeuble (il ressemble vraiment à la pancarte d’immeuble à vendre en arrière de lui) dans une mini piscine à l’aide d’un mécanisme sophistiqué.
Le jeu/Photo: Élise Jetté
On passe devant Maude Audet qui s’exécute malgré la chaleur accablante devant un public qui cherche l’ombre à tout prix, comme en témoigne cette photo:
Maude Audet/Photo: Marielle Normandin Pageau
Après un pèlerinage quasiment catholique (que vous pourrez voir en vidéo prochainement) avec Salomé Leclerc, on répond à l’invitation du show surprise présenté par Philippe Fehmiu. Un incontournable. En arrivant à ce chilling, on reçoit environ 50 ballons de plage sur la tête. On se réveille encore la nuit pour haïr ces ballons.
Les maudits ballons/Photo: Marielle Normandin Pageau
Le show surprise implique Yann Perreau, Eman, Vlooper et Random Recipe. Philippe Fehmiu est aussi festif que d’habitude. Et comme d’habitude, il mentionne plus que trois fois que c’est l’heure de l’apéro.
Eman commence son set surprise avec le premier verse de Ça que c’tait et poursuit avec une variété de hits. Vlooper mixe les tounes debout, ben relax avec l’ordi dans les bras.
Yann Perreau, quant à lui, se fait aller les fesses au sommet d’un chariot élévateur.
Les filles de Random Recipe, sur le balcon d’en face, réussissent à bouger de gauche à droite même s’il fait 40.
Random Recipe/Photo: Élise Jetté
Elles nous lancent des confettis.
Random Recipe/Photo: Élise Jetté
Et on craint que Frannie se lance par-dessus bord.
Random Recipe/Photo: Élise Jetté
Par la suite, zouz, toujours aussi captivant en spectacle, nous entretient à la scène Pantoum. Chapeau levé, d’ailleurs, aux gens du son, à cette scène, qui connaissent particulièrement leurs shits.
Le groupe nous offre un aperçu d’un EP à paraître à l’automne. Dire qu’on a hâte est un euphémisme. Mention spéciale à Emerik (Mon Doux Saigneur) qui les accompagne pendant une toune aux maracas.
zouz/Photo: Élise Jetté
Dans la première rangée afin de tout capter, Élise soupçonne qu’elle vient de perdre 30% de son ouïe à tout jamais. Elle parle de ce souci à Louis-Philippe de Dare To Care, qui se trouve également dans la zone bruyante. Il lui remet ce petit tube contenant des bouchons pour les oreilles. Être au bon endroit au bon moment prend tout son sens ici.
Récupérer son ouïe/Photo: Élise Jetté
Ce chien fait dire qu’il aimerait en avoir une paire.
Un chien très tanné/Photo: Élise Jetté
On retourne ensuite à notre QG pour se ravitailler. Sur notre chemin, on croise des va-nu-pieds;
Va-nu-pieds/Photo: Élise Jetté
une zone de crime;
Criminalité/Photo: Élise Jetté
un esti de ballon;
Ballon perdu/Photo: Élise Jetté
et une escouade soleil.
Escouade soleil/Photo: Élise Jetté
Une fois au campement, il est 20h et c’est l’heure du show de Vincent Vallières, mais aussi…. on avait faim. Voici les images captées durant son show.
Vincent Vallières/Photo: Élise Jetté
Vincent Vallières/Photo: Élise Jetté
Vincent Vallières/Photo: Élise Jetté
Notre prochain arrêt: un sous-sol lugubre où on passe proche de ne pas nous laisser entrer parce qu’il y a déjà approximativement 45 personnes en dedans. Notre seul objectif de la soirée: voir Rymz. On ment donc sur la durée de notre visite à l’intérieur. Le pauvre bénévole avale notre mensonge goulûment.
Rymz/Photo: Élise Jetté
Ce poète des temps modernes réussit rapidement à charmer sa petite, mais très chaleureuse foule. Des jeunes fans, en première rangée ont l’air d’avoir douze ans et toutes leurs dents. Pis ils connaissent toutes les paroles. Rymz descend de sa scène pour leur apprendre à faire un mush pit. C’est de toute beauté. L’Éducation avec un grand É. La soirée commence de façon très électrique, surtout avec son t-shirt à éclairs.
Après le show, on cherche les toilettes, mais on aboutit dans la loge de Rymz. C’est à quel point l’endroit est minuscule, mais pas trop petit pour avoir tout le mobilier nécessaire à l’épanouissement de tous les types de clients:
Les clients de toutes les sortes/Photo: Élise Jetté
Sur la scène extérieure, on réussit à pogner le duo de Mara Tremblay et Keith Kouna sur …et j’ai couché dans mon char de l’Hommage à Desjardins. C’est très touchant.
Mara et Keith/Photo: Élise Jetté
Puis, pour la fin du show, toute la gang de l’hommage revient sur scène pour une dernière chanson. Tout le monde chante:
Hommage à Desjardins/Photo: Élise Jetté
Hommage à Desjardins/Photo: Élise Jetté
Sauf Koriass qui fait juste taper des mains:
Hommage à Desjardins/Photo: Élise Jetté
Ce dernier quitte la scène avant la fin de la toune.
Peu après, dans le sous-sol de l’église, Suuns nous donne envie de faire de l’acide (sans tous les effets secondaires).
Suuns/Photo: Marielle Normandin Pageau
Puis Le Nombre nous donne le goût de faire de la lutte (sans tous les effets secondaires).
Le Nombre/Photo: Marielle Normandin Pageau
Notre nuit culmine à 4h30 avec le show de Stéphane Lafleur au lever du soleil, une expérience qui n’est pas sans conséquence sur notre humeur du dimanche. Alors que le soleil commence à illuminer le top des montagnes au loin, le chanteur d’Avec pas d’casque nous interprète de belles chansons en solo.
Les moments forts de ce matin-là:
- Un gars qui passe proche de mourir en cognant des clous (fallait être là pour comprendre).
- La chanson de Noël inédite, sortie des boules à mites.
- Les moutons qui font les backvocals.
- Stéphane Lafleur qui réalise que ses tounes sont toutes pareilles sans son band: «Hey c’est tout le temps le même beat réconfortant hein?»
- Des gens qui sortent de l’hôtel en robe de chambre pour voir le show:
La tenue choisie/Photo: Élise Jetté
Tout le monde s’entend pour dire que c’était le meilleur show du Festif!… sauf ceux pour qui le cadran n’a pas sonné.
Ces alpagas, croisés à la sortie, sont ben d’accord.
On est d’accord/Photo: Élise Jetté
Le jour se poursuit avec une sieste de deux heures suivie d’un tournage historique avec Philippe Brach avant son show (vidéo à voir plus tard cette semaine sur notre page Facebook).
Le canon de Phil/Photo: Élise Jetté
Le début de la perfo de Phil Brach, en clôture de festival, est audacieux: il commence avec un cover de The Dock of The Bay. Difficile de choisir meilleure chanson pour se marier avec le décor. Honnête, il nous annonce «On va se permettre d’être scrap». On est tous d’accord.
Philippe Brach/Photo: Élise Jetté
Avec son look de Jules César, Philippe montre qu’il n’est pas tuable. Avec une nuit de 45 minutes dans le corps, il s’exécute avec énergie, et ce, même s’il vient de gagner une année de plus (c’est sa fête!).
C’est sous le soleil de midi que les looks se réinventent pour permettre le rafraîchissement:
Un look frais/Photo: Élise Jetté
Les interventions de Phil sont toujours au point:
- Parce qu’il est vraiment scrap de son Festif!: «L’an prochain, la seule close, c’est qu’on joue le jeudi».
- En pointant les gens pas de billets entassés sur le quai, l’autre bord de la grille: «On rappelle qu’on amasse les dons afin de libérer les gens emprisonnés derrière la clôture».
- À la très populaire madame qui vend des Mr Freeze dans la foule: «J’en mange deux fois par jour, merci».
- À 14h: «YES, mon boost d’énergie de 2h vient de kicker in».
- Devant la belle température: «Bon call, le soleil».
- En s’adressant aux gens sur une licorne: «Stay rock, kids!»
Les gens de la licorne/Photo: Élise Jetté
Phil se donne énormément sur les covers et il y va de récentes et d’anciennes chansons. Il fera même une toune qu’il ne fait plus en show, Le matin des raisons, notamment pour cette phrase parfaite pour son état et le nôtre: «Y’é midi le monde est tranquille. J’vas aller me coucher».
Philippe Brach/Photo: Élise Jetté
On quitte Baie-St-Paul le coeur rempli de soleil. Aucune pluie n’a terni le week-end. C’est sûrement pour ça que toute la route vers la maison se passe dans un déluge.
Le retour du balancier.