C’était soir de Premier Gala hier pour la communauté de l’ADISQ (c’est comme la Communauté de l’Anneau, mais les gens portent des chaussures). Retour sur une soirée cléricale.
Chaussures tendance d’artistes de la musique/Photo: Élise Jetté
En arrivant au MTelus, on croise d’abord Lydia Képinski qui est vêtue d’une robe de type convertible en sleeping bag. Une innovation qu’on verra sans doute chez MEC dans un avenir rapproché.
Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté
Et on croise Émile Bilodeau qui serre des mains afin de promouvoir le vote pour le gala de dimanche. Une fois dans la salle de presse, on se sert dans le buffet de pommes du verger et de bonbons d’Halloween divers. Puis, le gala commence avec Marie-Mai debout sur un piano. Il y a toujours un moment dans ta carrière de chanteuse où tu dois te produire debout sur un piano. C’est le symbole de la réussite. En duo avec Yann Perreau, elle animera le gala de manière somme toute concise. C’est rassurant, car le numéro «d’humour» que les deux nous proposent en ouverture est difficile à vivre:
«Quand les gens m’arrêtent dans la rue, moi, c’est pas pour me proposer un sandwich.» – Marie-Mai
«Moi aussi on me parle dans la rue, jusqu’à ce qu’on se rende compte que je ne suis pas Vincent Vallières.» – Yann
«Ce soir, c’est le Premier Gala, mais c’est pas le premier de l’Histoire, là!» – Yann
«Loud, c’est le Natasha St-Pier du rap Québ» – Yann
Patrice Michaud et Yan England/Photo: Élise Jetté
Le premier prix de la soirée est décerné à Patrice Michaud pour le clip de La saison des pluies, une vidéo environ cent fois plus triste que La bamba triste.
On peut profiter d’une performance électrisante de Dumas, après qu’un Olivier Félix ait été décerné à François Bellefeuille.
Un gala de l’ADISQ n’est pas un gala de l’ADISQ si Angèle Dubeau & La Pietà ne gagnent pas un trophée pour Album classique soliste et petit ensemble. Donc ceci se passe.
Angèle/Photo: Élise Jetté
Les solistes de l’OSM sont ensuite récompensés puis, quand les nommés du trophée Traditionnel sont énoncés, on réalise que l’album des Poules à Colin s’appelle Morose et on trouve ça mélangeant en ce qui concerne Mort Rose. Heureusement, c’est De Temps Antan qui gagne.
Arthur/Photo: Élise Jetté
Arthur L’aventurier et son chapeau se présentent en grands gagnants du trophée Album ou DVD jeunesse pour À la découverte des Rocheuses. «On est tous des aventuriers de la culture», déclarera-t-il tel un sage. Son amie Brimbelle a essayé fort de gagner aussi, couverte, elle, d’un chapeau de paille. L’histoire ne dit pas si c’est la faute de la sorte de chapeau.
Galaxie/Photo: Élise Jetté
On donne ensuite un gros chèque à Émile Bilodeau parce qu’il a fait beaucoup de spectacles durant sa première tournée. Et c’est au tour du trophée rétrogradé (il était remis dans le gala du dimanche avant et maintenant on le remet au gala de semaine) d’être décerné, le Félix Album rock. C’est Galaxie qui l’emporte pour Super Lynx Deluxe, un titre qui nous vaudra de très mauvaises blagues d’animaux de la part de Yann Perreau.
On remet ensuite, pour une première fois de l’Histoire, un Félix à un membre du clergé. L’Album meilleur vendeur est celui de Mario Pelchat et les prêtres pour Agnus Dei. Le house band est audacieux en coupant la parole au prêtre porte-parole avec la musique avant qu’il ait fini de parler. Personnellement, avec le lien direct qu’il a avec l’au-delà, j’aurais pas pris de chance.
En coulisses tout le monde court après Mario Pelchat pour une entrevue. Moi, je cours après les prêtres.
Mario et les prêtres/Photo: Élise Jetté
Moi: Vous allez le mettre où, le trophée?
Les prêtres: On sait pas! Une chose est certaine, c’est qu’on est habitués à d’autres genres de statues!
Moi: Mais là vous en avez juste un pour la gang. C’est plate, ça se sépare moins bien que des hosties…
Les prêtres: On va se le partager comme la coupe Stanley!
Pendant que je jase avec ceux qui ont les billets pour le paradis, Boogat s’exécute sur scène puis c’est Beyries et Gabrielle Shonk qui proposent le meilleur duo de la soirée.
L’Album instrumental de l’année est celui de Martin Lizotte et le Spectacle de l’année dans la langue que nos politiciens parlent peu est celui des Barr Brothers.
Jordan Officer a dominé la montagne d’albums jazz de l’année et le Country est l’affaire de Yoan qui dit: «Merci à la vie de prendre soin de moi». C’est pas la vie, qui a pris soin de toi, Yoan, c’est Isabelle Boulay à La Voix. Il affirme aussi: «J’ai produit moi-même mon album donc je ne vais pas remercier ma prod.»
Tire le coyote/Photo: Élise Jetté
L’ADISQ remet ENFIN un premier Félix à Tire le coyote pour Album folk de l’année. On remet un Olivier Félix à François Pérusse.
Jordan Officer vient faire une démonstration de jazz et Mara Tremblay chante bellement. Étrangement, Arcade Fire gagne le Félix d’Album anglophone de l’année alors que tout le monde a critiqué négativement cet opus depuis sa sortie. C’est avec grande joie qu’on apprend que les réinterprétations des tounes de Desjardins se MÉRITENT le Félix le plus MÉRITÉ de la soirée.
Et Philippe Brach remporte un trophée dans la catégorie où on aimait tous les nommés: Album alternatif. «Il y a 80 personnes sur cet album-là», dira Phil, dépassé par les remerciements. Il ne sèmera aucune zizanie avec son crewneck exhibant un crustacé, puis, en coulisses, il distribuera des bonbons pour les Halloweeneux. Un bon moment pour rappeler aux enfants de ne pas accepter les bonbons offerts par les étrangers.
Philippe Brach/Photo: Élise Jetté
Hubert Lenoir est sacré Choix de la critique. Il prendra une gorgée de fort sur scène, semant l’émoi chez les grands sensibles.
Hubert Lenoir/Photo: Élise Jetté
Après le trophée de Musique du monde de Pierre Kwenders qui questionne: «Mais c’est quoi, au juste, la musique du monde?», Loud remporte la statuette pour Artiste s’étant le plus illustré hors Québec. Comme en témoigne cette photo, c’est le plus beau jour de sa vie:
Loud/Photo: Élise Jetté
On espère croiser les prêtres dimanche aussi.