Comme la plupart de nos lecteurs, vous vous dites probablement d’emblée: «Ayoye Mathias, esti qu’on s’en sacre de ta vie personnelle. On a cliqué sur cet article pour avoir des informations pratico-pratiques sur le band dont tu parles, parce que tu ne fais jamais rien d’intéressant.»
En général, je vous aurais répondu «Même pas vrai!» en courant dans l’autre direction pour éviter que vous me voyiez pleurer, mais cette fois c’est différent puisque j’ai déménagé à Los Angeles pour les prochains mois, et que le prix de mon billet d’avion incluait le droit de me trouver bon, ainsi que celui d’avoir l’air cool sur Instagram.
Ceci dit, quand je me log sur un site web, je suis le genre de gars qui clique maladivement sur la case «Se souvenir de moi», c’est pourquoi je vais continuer à écrire pour FAV et aller voir des groupes québécois pendant mon absence, de peur de tomber dans l’oubli.
Par exemple, la semaine passée, je suis allé voir Men I Trust en première partie de Wild Nothing.
Premier constat: je sais pas si vous avez remarqué, mais Men I Trust, c’est rendu un trio+1 (si on compte le drummer), et c’est comme si ça les avait fait passer à l’essentiel. On n’a plus la petite folie de morceaux comme Morse Code et Dazed, mais en échange, on a une belle profondeur psyché un peu sleazerock qui se prend bien.
Musiciens aguerris, les cools de Québec n’ont pas besoin de beaucoup plus que 4 personnes pour nous en mettre plein le toupet. Vous croyez peut-être que ça a passé 10 pieds au-dessus de la tête des Américains? Que nenni, le monde se roulait par terre de joie d’entendre ces hymnes subtils et sensuels, en plus de s’acheter des t-shirts «Chaudière-Appalaches» à la caisse une fois arrivée à la table de merch. Pas sûr qu’ils comprenaient la référence décalée, mais qu’est-ce tu veux…
Parlant de Men I Trust, je me suis entretenu avec Dragos qui s’agite les phalanges sur les touches d’ivoire de la formation. Mon entrevue, digne des meilleurs questionnaires du 7 Jours, lui a permis de s’ouvrir le coeur et de parler des vraies affaires: Le gear, les partys pyjamas et la Vie D’Marde de Lindi K.
Quelle est votre pièce de gear préférée de ce temps-là?
On vient d’acheter un petit amplificateur Vox de voyage. Ça nous permet de brancher une guitare électrique directement avec des écouteurs pendant les longues heures de route. Emma joue là-dessus constamment et elle se demande pourquoi elle a attendu aussi longtemps avant de se le procurer.
Pas mal de soi-disant groupes sont en fait le front d’un projet solo. Ça fait quoi d’être un vrai groupe en 2018? (Défis? Avantages? Processus créatif? Partys pyjamas?)
Pour nous, c’est vraiment facilitant et beaucoup plus amusant. On est trois dans tout. On ne se casse pas là tête pour savoir qui fait quoi. Ça vient naturellement avec les forces de chacun. On a la chance de bien s’entendre alors partys pyjamas: oui.
Qu’est-ce que ça représente L.A. pour vous? Envisageriez-vous vivre ici un jour, admettons que l’occasion se présentait?
Ça fait quelques fois que nous allons à Los Angeles, et chaque fois on est très excités de s’y retrouver. C’est une ville importante pour notre groupe, pour la diffusion de notre musique ainsi que pour les spectacles, et nous avons plusieurs amis là-bas que nous avons toujours hâte de revisiter. La lumière est aussi vraiment belle à L.A. et la nature n’est pas très loin. Ça serait certainement vraiment le fun d’y rester quelques mois. Pour l’instant, on est tellement toujours sur la route qu’on s’ennuie beaucoup du Québec et on apprécie être à la maison.
Est-ce qu’il y a une chanson qui vous met particulièrement dedans en ce moment?
Ces temps-ci, on écoute en boucle la chanson Vie D’Marde de Lindi K. Quand on commence à s’ennuyer sur la route, on met la chanson dans le système de son de notre nouveau Dodge Grand Caravan et ça nous redonne espoir.
Vous avez la réputation de faire les fanfarons quand vous êtes ensemble. C’est quoi le meilleur running gag de votre tournée à date?
Notre nouveau batteur Éric, alias «Rick National», fait pas mal jaser de lui pendant les spectacles. Les gens l’adorent! Un soir, après un spectacle, quelqu’un l’a tagué dans une story Instagram en disant qu’il était «so pure», alors on s’amuse souvent à l’agacer avec ça nous aussi. C’est vrai que son visage est si pur et si tendre ☺ On l’aime. Il joue très bien aussi.
Comment sont les fans américains VS les fans québécois?
Les Américains sont vraiment cool! Ils ne sont pas tant différents de nos fans québécois. Je dirais qu’ils sont un peu plus «loud» et démonstratifs. Dans le sud des États-Unis, on a l’impression d’être dans un party d’été en permanence.