Plus de théâtre et moins de concerts cette année 2018. Mais la musique ne s’arrête pas pour autant. Cette fois-ci, après les politiques rappées de Hamilton et Sylvia, on se tourne vers un classique de la comédie musicale : Company. SPOILER ALERT 3/5
Créée par Stephen Sondheim dans les années soixante-dix, Company est un classique plein de modernité sur le mariage et les relations amoureuses et amicales. Dans la version originale, nous suivons Bobby, un homme célibataire dans New York qui célèbre ses trente-cinq ans.
Dans cette version, c’est Bobbi. Tout est pareil, sauf que c’est une femme. Une adaptation simpliste? Pas vraiment. Juste une adaptation qui fonctionne tant le texte résonne, peu importe le genre du personnage principal. Ou des autres d’ailleurs. Son amie Amy devient Jamie, qui doit se marier avec Paul… et donc interprète avec brio I’m (Not) Getting Married Today. Hillarant car le texte s’adapte, encore une fois sans trop de changement, parfaitement à un couple gay, alors qu’il était déjà parfait pour un couple hétéro. Ce qui intéresse c’est la situation par l’individualité.
D’ailleurs, cette adaptation des genres fait rentrer cette comédie musicale dans son temps, pose les mêmes questions quand dans les années soixante-dix mais avec un regard plus jeune, plus neuf, et, de ce fait, reste toujours moderne. Company est aussi conceptuelle dans la façon dont on peut la monter : les tableaux n’ont pas à être présentés chronologiquement. La conclusion est la même : Bobbi veut simplement que ses amis en couple la laissent tranquille gérée sa vie comme elle l’entend.
Qu’il s’agisse de Rosalie Craig (Bobbi) ou de Patti LuPone (Joanne), chaque note est juste et puissante. Avec Being Alive, Craig nous donne des frissons alors que c’est avec Ladies Who Lunch que LuPone prouve, alors qu’elle n’en a pas besoin, qu’elle est une légende vivante. Un classique revisité donc qui a plu, qui a su conquérir son audience et qui a su nous divertir.
Extrait : Company