Minema // ray

MINEMA // RAY

On peut dire que Bohemian Rhapsody a été plutôt bien récompensé aux Golden Globes… Mais aujourd’hui je fais un bon de quinze ans en arrière pour parler du sublime Ray, parlant bien sûr de Ray Charles. SPOILER LEVER ALERT 5/5

Modèle de cinématographie retraçant l’histoire d’un des plus grands musiciens du monde, et sans contexte de tous les temps, Ray est un indispensable des amoureux de la musique et du cinéma. Georgia On My Mind ne peut, après le visionnage, que faire venir les larmes.

On assiste à l’ascension au sommet de Ray Charles Robinson, sans omettre le pire de lui. Et quand le script fut confié à l’intéressé, il ne refusa que deux scènes, c’est dire si le reste est d’une certaine exactitude. On ne doute pas que la licence poétique est passée par là. Mais il s’agit sans conteste d’un beau témoignage sur l’industrie de la musique et sur la relation que Charles entretenait avec cette dernière.

Si les femmes étaient un de ses points faibles, il semble avoir toujours aimé sa famille et voulu rendre sa mère la plus fière possible, même si elle ne sut jamais ce qu’il devint, surtout après la tragique mort de son petit frère sous ses yeux.

Et puis vient la drogue qui faillit lui faire tout perdre. Celle-ci est présente tout du long mais le film n’est pas centré sur elle. Le vrai point central est la musique. Car c’est ce que Ray Charles aimait le plus. Chaque geste de Jamie Foxx dans ce film, chaque plan sur le piano, les lunettes, les micros, sont de véritables trésors qui rendent visible la beauté des notes de Charles.

L’esthétique de chaque décennie que l’on parcourt est respectée, le grain de la pellicule met en avant les textures du velours, de la poussière et de la fumée, appuyant sur la créativité magnifique de Charles autant que sur ses pires défauts. Et au milieu on assiste à la naissance de certains de ses plus grands titres, dont sa version de Hit The Road Jack et l’extraordinaire What I’d Say.

Sorti il y a déjà une quinzaine d’années, ce film ne vieillit pas. J’en avais toujours un souvenir excellent tant les plans qui s’y trouvent et la musique qui le fait vivre sont inspirants et marquants. Alors si tu n’as pas encore vu Ray Charles mettre les mains dans une valise pour y trouver de l’eau, ou sur une partition en braille pour répéter avec Margie hors d’elle, ou sur les touches de son piano pour mêler gospel et rhythm’n’blues, il est temps que tu voies Ray.

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