Il fallait être au Ausgang pour comprendre, mais, le lancement de Laurence-Anne à Montréal rassemblait toute une partie de la société montréalaise. Parmi ces gens spécifiques desquels tu dis «ha oui, lui/elle aime Laurence-Anne», il ne manquait personne. Ils étaient tous là parmi les choses pas normales, mais fantastiques.
Le lancement d’un premier album est rarement une affaire sold out pour laquelle les gens attendent dehors derrière une petite corde élastique et un doorman costaud. C’est pourtant le cas ici. Les amis de la musique se les gèlent dans une file d’attente pour aller entendre et voir la Première apparition de Laurence-Anne.
Une fois dedans, les affaires spéciales commencent à se passer, à commencer par la merch qui contient les fameuses disquettes du stunt médiatique, puis des bonbons de l’Halloween dernier.
Pendant que les gens se procurent des dinosaures violets, les discussions se font aller. Un membre de Jesuslesfilles et un membre de CRABE discutent de la quantité de protéines recommandée par le guide alimentaire canadien. Ils font partie des «gens qu’on attendait là et qui n’ont pas déçu».
Laurence-Anne a tout prévu, jusqu’aux agréments feuillus pour nous faire sentir en nature au beau milieu de la déforestation de la rue Saint-Hubert.
Il y a aussi une salle stroboscopique, endroit prédéterminé pour tous ceux qui ont prévu faire de l’épilepsie.
Parmi les choses pas normales, mais fantastiques, cette amie du groupe en train de se déguiser pour une danse spéciale.
Le show commence avec Laurence-Anne au milieu de la foule. Il y a des danses et des masques. Puis, sur scène, la planche à repasser reçoit les instruments en attente.
Pendant qu’Ariel Comtois s’élance pour un solo de saxophone, Laurence-Anne danse un slow avec son instrument dans une lumière bleutée. Dans la salle, c’est Bleu nuit. Les gens font presque l’amour. Mais on peut pas leur en vouloir, c’est propice.
Pendant qu’un Rubik’s cube noir et blanc marche dans la salle, Laurence-Anne procède à des remerciements sentis. Notamment sa mère qui est dans la salle et qui a donné des sous pour l’enregistrement de l’album.
Madame, ne vous inquiétez point, le reste va se financer tout seul. Parce que tout va, dans le produit de Laurence-Anne. C’est accrocheur, c’est doux, c’est dur, c’est expérimental, mais pas trop, ça rafle tout, madame.
Voici trois excellentes phrases entendues dans la salle durant le lancement:
- «J’ai reçu le dinosaure dans l’œil, mais je vais être correct.»
- «J’ai vu passer un esti de gros chapeau dans mon angle mort. Je me suis dit « ça doit être Bernhari ». Je me suis retournée, c’était Bernhari.»
- «Comment ça se fait qu’on n’est pas su’l mush?»
Les dinosaures tombaient sur la tête, mais Laurence-Anne, elle était bien campée sur ses deux pieds. Groundée autant que sur cet album qui n’apparaît que pour la première fois, mais qui est déjà, après deux mois, l’une des meilleures affaires qui soit arrivée à 2019.
Essayez de battre ça.