Pour un certain public, la musique latino est celle qu'on écoute à la radio ou à la télévision à travers les chanteurs et les chanteuses les plus connus en provenance d'Amérique Latine (Shakira, Ricky Martin, Luis Fonsi,...).
Pour les plus nostalgiques et les plus âgés, la musique latino sera incarnée par le grand chanteur de tango argentin Carlos Gardel, les brésiliens Antônio Carlos Jobim ou Chico Buarque qui ont fait connaître la Bossa Nova hors de ses frontières, Compay Segundo pour la Guajira cubaine ou Tito Puente comme un des meilleurs interprètes du cha cha cha de cette merveilleuse île caribéenne.
Pour les plus jeunes, la musique latino est un rythme entraînant se rapprochant du rap et du hip-hop nord-américain ainsi que du reggae popularisé par le jamaïcain Bob Marley : le reggaeton.
Quant aux voyageurs, ceux qui parcourent l'Amérique Latine par passion en découvrant de plus près ses aspects culturels, la musique latino sera encore plus variée puisqu'elle englobera tous les genres folkloriques comme le Merengue, le Mambo ou la Rumba à Cuba et aux Antilles, le Calypso aux caraïbes, la Samba au Brésil, la Musique Andine au Pérou et en Bolivie, la Cumbia, la Salsa ou le Boléro qui ont conquis pratiquement tout le continent.
Composée en 1998 par Manu Chao, Clandestino est une critique des politiques migratoires conduites par les pays du Nord. Les paroles de Clandestino sont le récit à la première personne d'un immigrant clandestin sans-papiers, seul, l'âme en peine, condamné à courir pour fuir l'autorité car il est hors-la-loi. Équipé d'un studio d'enregistrement portatif et d'une guitare, Manu Chao a réalisé un enregistrement très éloigné des standards de qualité de l'époque. On entend trois voix mixées, accompagnées par une guitare, une basse et un tambour de basque et sur lesquelles viennent se poser des collages sonores, enregistrement de radio, des bruits de foule, des gens qui parlent dans différentes langues. L'enregistrement assez rudimentaire donne une sensation d'intimité et une chaleur étonnante aux voix et aux instruments qui contrastent avec les collages sonores qui nous plongent instantanément dans un autre univers.
L'accompagnement, à mi-chemin entre le reggae et la musique latino, est lancinant. Le jeu en boucle d'une grille harmonique sur trois accords qui varie peu pour les refrains, les répétitions rythmiques de la guitare et du tambour de basque, le jeu de la basse qui marque les temps accentuent la mélancolie et la tristesse générale qui se dégagent de ce morceau.