Si Cosmophone et Dear Denizen ont arboré les glitters de manière innovatrice lundi, Titelaine n’en a pas moins ébloui le Lion d’Or dans ses vêtements aux couleurs aussi éclatantes que l’électro qui a dominé cette soirée.
«Allo? Wow, c’est le party!», remarque Fanny Bloom qui prend place au clavier alors qu’un groupe d’individus surexcités au balcon enterrent sa présentation. Pour le segment J’aime mes ex, celle dont l’ancien groupe, La Patère rose, avait remporté les Francouvertes il y a plus de dix ans en profite pour interpréter Pacemaker,que sa formation avait présentée au Lion d’Or en 2008.
Seule derrière son instrument, l’auteur-compositrice-interprète prend soin de réchauffer la foule avec ses mélodies délicates et sa voix réconfortante.
Au balcon, Sam, la spectatrice à l’origine des soulèvements bruyants, reçoit des souhaits d’anniversaire par les choristes du Lion d’Or, coiffée d’un charmant chapeau de fête. La bande se tait heureusement à la suite de cette généreuse attention.
Sous un tonnerre d’applaudissements, Cosmophone prend place dans l’ombre des éclairages. Scintillante dans tous les sens du terme, l’auteure-compositrice-interprète Catherine Laurin vole la vedette à ses pas moins talentueux musiciens Daniel Quirion, Joseph Blais, Jérémie Essiambre et Aimé Duquet. Tout comme le EP Larmes confettis paru en janvier, le set débute par la chanson Soleil Noir et se termine sur Soleil Blanc dans une ambiance psychédélique progressive.
Le quintette fait vivre un voyage spatial à la foule paralysée par la voix extraterrestre de la chanteuse et les mystérieux arrangements électros interprétés à la guitare, au clavier, à la batterie et au synthétiseur. La prestation envoutante ne permet toutefois à Cosmophone de passer à la prochaine ronde du concours.
Formé il y a moins d’un an, le duo Titelaine sert à son tour des airs électros planants à la foule silencieuse. Teintées de pop, les pièces du tandem montréalais donnent un joyeux avant-goût de l’été au Lion d’Or frisquet.
La voix rose bonbon de Gabrielle Legault, assortie à ses vêtements, ainsi que l’énergie du maître des percussions synthétiques, Loukas Perreault, donnent une dimension dynamique au son parfois simpliste de Titelaine. Malgré un stunt humoristique mettant en vedette un cierge magique et un motocross format Hot Wheels, la formation pastel ne peut se frayer un chemin vers les demi-finales.
Bestial dans son veston léopard (gracieuseté de Papa Denizen), Dear Denizen vient finalement dégourdir le Lion d’Or avec son électro-rock afro-québécois. Sa performance, aussi éclatante que sa couronne de studs et ses chaussures dorées, se décline en élans de voix chaude et en instrumentaux riches.
Rugissant presque par moment, le Congolais d’origine a des allures de star sur la scène qu’il habite magnifiquement. Les airs organiques comme électriques se mêlent aux déhanchements spontanés de l’artiste. Il en met plein la vue et les oreilles au public et au jury qui lui permettent d’atteindre le cinquième rang du palmarès provisoire du concours.
C’est au tournant de cette soirée que Dear Denizen, Comment Debord et CE7TE LIFE obtiennent leur billet pour les demi-finales, rejoignant P’tit Belliveau, Thierry Larose et O.G.B.
Les trois derniers demi-finalistes seront connus la semaine prochaine alors que performeront Fria Moeras, Poulin et Birmani pour l’ultime soirée préliminaire, ouverte par le grand (mais petit) Philippe Brach.
Palmarès des préliminaires des Francouvertes 2019 après le soir 6:
1- O.G.B.
2- Thierry Larose
3- P’tit Belliveau et les Grosses Coques
4- David Campana, Shotto Guapo, Major
5- Dear Denizen
6- Comment Debord
7- Anaïs Constantin
8- Alex Burger
9- Foisy