Lors de cette première soirée de demi-finale, tout le monde était trop occupé à retrouver sa photo devant Notre-Dame de Paris: la salle était presque vide pour entendre Anaïs Constantin, P’tit Belliveau et Thierry Larose.
«Vous ne pouvez pas payer quelqu’un pour voter pour vous, dit notre animatrice Isabelle Ouimet à ceux qui ont un bon budget. J’ai deux enfants. Ils sont à la garderie», dit-elle également pour rassurer tout le monde.
Comme Laurence-Anne est partie se prendre en photo avec les monuments parisiens sur la tournée d’Hubert Lenoir, c’est Laura Babin qui remplace à pied levé pour la prestation J’aime mes ex.
Laura Babin/Photo: Élise JettéElle nous présente quelques chansons de son prochain album, Corps coquillage. Elle nous dit que son lancement sera au Théâtre La Licorne et non au Ministère, comme tous les autres artistes.
«Soyez gentils et pertinents. Ça se peut», ordonne-t-elle au public qui devra voter.
Isabelle Ouimet revient sur scène et nous parle de son passé trouble qui a fait en sorte qu’elle doit rectifier plein d’affaires avant qu’Anaïs puisse monter sur scène.
«Merci de nous avoir réélues, dit quant à elle Anaïs. C’est pas souvent que je gagne mes élections.»
Elle nous décrit son instrument: une guitare ténor baryton qui est souvent prise pour une basse. «C’est comme un violoncelle sur le côté», explique-t-elle en grande vulgarisatrice.
Anaïs Constantin/Photo: Élise JettéElle souligne l’âge vénérable de son accompagnatrice Émilie Proulx en mentionnant l’année où elle a fait les Francouvertes: 2007
Elle fait deux tounes jamais jouées à personne: une première qui parle d’un moment trouble où elle a rapatrié chez elle son Nintendo 64 familial pour jouer à Grand Theft Auto et une autre nommée Guet-apens en l’honneur du seul mot cool sur sa liste de mots cools.
Elle termine l’intime et magnifique prestation un peu essoufflée. «C’est pas pour rien que j’ai mes souliers de course», dit-elle.
«Ça fait du bien d’être là à Montréal», dit le P’tit Belliveau, après ce qui a dû être un pas pire périple.
Le groupe s’élance avec un entrain similaire à la première fois. Seule différence: les lunettes de soleil.
P’tit Belliveau et les grosses coques/Photo: Élise Jetté«J’espère que vous avez aimé ça la dernière fois parce que vous allez entendre les mêmes jokes», dit Belliveau en précisant que «C’est tu l’fun que la neige, à l’a fondu.»
«La plupart des gens nous ont donné des bons commentaires sauf quelques personnes qui disaient qu’on étaient stuck dans le passé avec notre country. C’est pour ça que ce soir on a adopté le futuristic look», dit-il. Ils nous font une nouvelle chanson, Black Bear. «J’envie les animaux parce qu’ils ont plein d’avantages comme ils ont pas à acheter des tires d’hiver.» Pas faux.
L’Acadie était dans la place:
L’Acadie/Photo: Élise JettéÀ la fin de la soirée, c’est le bon Thierry Larose qui s’amène. «J’ai des comptes à régler, dit-il d’emblée. Qui a dit dans les commentaires que je bougeais comme un cheval en captivité?»
Il enchaîne ses chansons tantôt très arrangées avec son band bien rodé, tantôt plus épurées avec comme seule arme sa voix légère et cassante à la fois. Philémon Cimon rencontre Félix Dyotte, dans le corps de ce grand gars tout jeune qui chante et joue comme quelqu’un qui a dix ans de plus.
Au drum, CAO se tourne la cymbale sur la baguette, créant un intéressant bruit de distorsion. Je veux alarmer personne, mais il a l’air d’avoir plus de fun avec Thierry qu’avec Zen Bamboo.
Thierry Larose/Photo: Élise JettéEn fin de soirée, c’est le P’tit Belliveau qui domine la course, suivi par Thierry Larose et Anaïs Constantin. Même si j’ai bien ressenti la contagion en ce qui concerne l’énergie du groupe en tête, je demeure perplexe devant la décision globale du jury et du public, étant moi-même du genre à acheter sans réserve un disque de Thierry ou Anaïs, mais aucunement du P’tit Belliveau.
Une chose est sûre: il y avait assez de choses sacrées (de la belle musique) pour commencer cette fin de carême en beauté.