Vendou revient en douceur avec Trèdou

Publié le 10 septembre 2019 par Feuavolonte @Feuavolonte

Le rappeur Vendou, celui qu’on voit aussi souvent aux côtés de Fouki sur scène en tant que hypeman, a dévoilé son troisième EP Trédou, juste à temps pour la fin de l’été. On a starté notre automne avec ça.

Au diable les rappeurs méchants et gangsters qui se vantent d’avoir de l’argent et des femmes à leurs pieds… Bonjour les rappeurs gentils, ceux que tu peux faire écouter à ta grand-mère sans qu’elle ne saute au plafond parce qu’il sont doux doux doux. 

Mamie hocherait la tête au son de la première chanson de l’album, Petit petit (moment doux) en pensant à Roger, son voisin de balcon qui lui fait de l’oeil depuis quelque temps. Pour ma part, je relate assez aux paroles de la chanson. «La joie de vivre, elle est hors de prix / C’est vrai que c’est moins cher un sachet de pot / Et bien, j’le roule, je fume, je fuis», same, Vendou.

On s’entend, on s’allume un joint de type indica et on écoute ça ben relax sur le sofa. Cette douceur tant évoquée par Vendou, jusque dans son nom, on l’entend dans la mélodie et les paroles de ses chansons. Ça fait changement du hip-hop sale et peu original. 

Avec ce troisième opus, le flow de Vendou se dessine et le rappeur gagne en assurance. Les vibes restent estivales, dommage que l’été n’était presque plus là au moment de la sortie. On peut quand même blaster Jour de pluie en automne quand il fait 12 degrés et qu’un déluge menace notre rue. 

Vendou s’éloigne (pas trop non plus) de son gentil game avec la troisième chanson de l’album Ohmagawd en adoptant un flow plus agressif et un beat plus trap. Cette track se joue bien en ride de char ou même dans un house party en jouant au beerpong. Vendou ne serait donc pas si doux? Sorry grandma!

C’est ce qu’il essaie de nous expliquer sur Passidou. À mon avis, cette chanson est un peu plus difficile d’écoute en raison de son refrain redondant, pourtant le flow des couplets est intéressant, quoiqu’un peu déjà vu. 

Finalement, la fin de Trèdou approche et l’EP voit sa raison d’exister. Dort boy, ma préférée personnellement, est smooth et intelligente. Les rappeurs Bkay (LaF) et John Ouin (L’amalgame) se joignent à Vendou pour amener des variantes de flow et de timbres de voix très intéressantes. Sans parler des paroles qui font sourire: «J’miss le temps où j’écoutais Cornemuse», moi aussi. «Coton ouaté avec une tache dessus», j’feel… L’instrumental de piano est sûrement la douceur incarnée. J’suis fan. 

Puis la dernière piste Vélo, c’est la cerise sur le sundae à la vanille. Le soul et la voix touchante de Michaëlle Richer font de la chanson la plus agréable de toutes. Ta grand-mère va sûrement te demander de mettre celle-là sur repeat

Vendou reste fidèle à son habitude et à sa dénomination en élaborant petit à petit son propre style et sa propre vibe. C’est prometteur.