J’ai mis un point d’exclamation et un titre de type «viral» pour que vous lisiez mon texte. Pas parce que je veux être recrutée à Hollywood PQ, mais bien parce que je veux que le plus de gens apprennent à connaître ce formidable artiste, Mathieu David-Gagnon. Retour sur le lancement de Volume 1, le premier album de son projet Flore Laurentienne.
Arrivée dans le lobby du Gesù, je ne sais pas à quoi m’attendre exactement. Cependant je sais que c’est exactement le genre de show qui va bien avec ce premier vrai froid hivernal post-neige. Pis j’adore le Gesù pour la qualité du son et la proximité avec la scène. J’ai envie de m’assoir et de me laisser bercer par les fugues de Flore Laurentienne.
set up de scène / Photo: Marielle Normandin PageauL’ensemble de sept musiciens monte sur scène (incluant Mathieu). On y retrouve donc trois multi-instrumentistes et un quatuor à cordes (deux violons, un alto et un violoncelle). Je savais que l’ensemble allait être traité en quadriphonie; ce qui allait rendre le spectacle encore plus «spissiallll».
Après avoir performé Fleuve no 1, Mathieu prend le micro et communique un message à son public qui a le regard fixé sur la scène. Il nous salue et nous dit que ce soir il va nous jouer… de la musique. Un message simple et vrai.
Je veux être honnête avec vous aujourd’hui. J’ai de la misère à décrire le spectacle auquel j’ai assisté – pis c’est positif. Durant le show, des fois, je me sens dans un film de science-fiction, des fois dans un film de d’amour weird des années 70, des fois dans aucun film pantoute, juste dans ma tête. Je change mon regard de place entre chaque musicien, pour savoir qui fait quoi et à quel moment exactement. Lorsque tu réécoutes l’album, tu comprends mieux la construction mélodique et tout le travail qu’il y a derrière ces pièces d’art envoutantes.
Mathieu, maître d’orchestre / Photo: Marielle Normandin PageauPendant Route, j’entends la quadriphonie qui se promène dans la salle. C’est malade. On se laisse envoler par le tourbillon de sons autour de nous.
Mathieu prend le micro et nous dit «mes musiciens sont tellement bons» avec un sourire au visage en les regardant. Il nous mentionne que la prochaine chanson sera une fugue et qu’il nous met au défi d’essayer de trouver la mélodie «qui se fait brasser de tous les bords… Y’a du stock là-dedans comme on dit» et de la suivre tout au long de la chanson.
Fugue est le nom de cette chanson. Le public essaie de suivre la mélodie. Je pense que j’ai réussi jusqu’à la moitié de la chanson et après je me suis uniquement laissé emporter par l’énergie de la musique. Ma tête était lourde – non de fatigue mais de concentration (ou de sentiments) – et mes yeux grands ouverts. « Y’a du stock là-dedans comme on dit » nous lance Mathieu après la performance de Fugue.
Ce soir-là, je vois sept musiciens extrêmement talentueux travailler ensemble. Un mélange acoustique et électronique parfaitement exécuté. Des basses tellement intenses que j’ai envie de me lever et de faire des signes de rock avec mes deux mains. L’ensemble de cordes qui donne des frissons à tout le public (c’est sûr).
Photo: Marielle Normandin PageauQuelques mots pour décrire ce que j’ai vu/entendu: hypnotisant, exaltant, elliptique, sensible, doux, agressif, virevoltant, harmonieux, mystérieux, fucking cool. Pour moi c’est une découverte qui ne fait que m’inciter à explorer davantage tout ce qui se fait en termes de musique instrumentale. La musique de Flore Laurentienne nous donne des émotions qui baignent dans le contraste. Sa musique laisse notre cerveau aller dans des directions dans lesquelles il devrait aller plus souvent. Une direction à la fois sensible et abstraite. Vive la Flore Laurentienne!