Déjouer l’ennui avec Guerilla Poubelle

Publié le 28 janvier 2020 par Feuavolonte @Feuavolonte

Guerilla Poubelle

L’ennui

Slam Disques

***1/2

Après avoir opéré un retour en force en 2017 avec leur album La Nausée, les cousins de Guerilla Poubelle nous offrent en ce début de décennie un de leurs albums les plus pertinents. Fidèle à ses habitudes et aux poncifs du genre, le groupe punk inclut dans ses textes une bonne dose de mépris pour les riches et pour la société capitaliste qui permet leur existence.

En effet, en 2020, il est plus que temps de remettre sérieusement en question ce modèle qui envoie la planète à sa ruine. La bande de Till Lemoine le sait et, comme jamais, crie son dégoût à qui veut bien l’entendre même si la portée de son message est limité. Bien entendu, le punk rock est une musique marginale et, même pour un groupe assez mélodique comme Guerilla Poubelle, le style très abrasif et agressif va rebuter certains. Cela dit, même si le groupe prêchera sans doute, avec cet album, à des convertis, au moins il participe à la discussion et donne une voix à ses fans.

De plus, mine de rien, il y a des petites pépites sur ce disque. Musicalement, le son rappelant les groupes californiens des années 90 est très accrocheur. Le riff de bass d’Apocalypse 6 :12 , en particulier, est dansant à souhait et donne le goût de moshpiter sur un plancher collant en criant «Nous sommes les déchets de ce monde absurde».  Même si ce n’est pas particulièrement expérimental ou innovant pour des chansons punks, c’est d’une efficacité redoutable.

Du côté des thèmes, le groupe ratisse large. On retrouve autant des références à l’actualité comme l’incendie de Notre-Dame sur La Chute que des métaphores plus subtiles comme sur l’excellente l’Aigle et la foudre qui critique la «complaisance du silence». Il y en a pour tous les goûts.

Bref, un album coup de poing par un des meilleurs groupes de l’hexagone, protégé des Québécois de Slam Disques, qui lance la décennie pour tous les punks qui ont envie de kicker dans la fourmilière. On a hâte d’attraper le groupe sur scène en avril!