Une Bossa Nova, que Georges Moustaki adapte en 1973. Et "Les eaux de Mars" du métèque de la chanson française n'a pas fini d'inonder nos bons vieux hits parades. La chanson est inspirée des pluies diluviennes et des orages qui s'abattent sur le Brésil au Mois de Mars. C'est aussi là-bas la fin de l'été et le début de l'automne. Son créateur, Antonio Carlos Jobim, se sert de l'image pour raconter les cycles d'une vie d'homme, avec les visions et les sensations qui les jalonnent. Il fait l'inventaire d'événements à la fois minuscules et importants ; il les énumère sans hiérarchie. C'est ainsi que fonctionne la mémoire : cela ne fait pas toujours le tri. Pour Jobim, cette chanson marque un renouveau, un second souffle.
Depuis quelques années, enfermé dans son statut de maestro absolu de la bossa nova, il souffrait d'un profond désœuvrement qu'il tentait de noyer dans l'alcool. Son inspiration et sa carrière ont été relancées par cette chanson sortie d'abord en single, puis en 1973 dans son album " Matita Pêre " et dans le fameux Album blanc de Joao Gilberto, avant de faire partie du disque " Elis e Tom ", avec Elis Regina, la plus populaires des chanteuses brésiliennes de l'époque.
Anecdote musicale: Pour évoquer cette pluie ruisselant doucement jusqu'à la baie de Rio, Jobim utilise des harmonies descendantes proches de la gamme de Shepard, sorte d'illusion musicale donnant une impression de montée, alors que la fondamentale descend. Trois minutes d'état de grâce absolu, où les cymbales et un piano aigrelet semblent raconter la pluie qui ronronne sur les feuilles sans réveiller la terre.
Mais quand MSS FRNCE , groupe parisien de hardcore punk, décide de "pogotiser" Les eaux de Mars,...là ça devient un Crazy Cover.