Alexandra Lost, le duo formé de Jane Ehrhardt et Simon Paradis, offre un nouvel extrait et un clip. La chanson Blue Line fera partie d’un album homonyme à paraître le 20 mai.
Quelle place prend Blue Line sur l’album à paraître?
Ça a été assez compliqué pour nous de faire un pacing qui marchait sur l’album étant donné que c’est pas mal varié ce qu’on fait. On n’a jamais cherché à se limiter, au contraire: on saute du new wave au R&B parce que, pourquoi pas? Finalement, l’album s’est naturellement divisé en trois parties, et Blue Line ouvre la dernière, où il y a une vibe nocturne qui s’installe. On laisse un peu de côté l’aspect intello de l’affaire et ça devient plus groovy et dansant.
Qu’est-ce que cette chanson peut amener aux gens isolés en ce moment?
Simon: C’est un réflexe de plusieurs artistes en ce moment d’essayer de trouver une utilité à leur art dans le nouveau contexte d’isolement. Personnellement, ça m’est égal de savoir si l’art est utile ou pas, et en ce moment je préfère de loin sortir une toune qui est juste un bon groove en boucle avec des paroles le fun, plutôt que faire des Facebook live avec ma guit sèche et me dire que c’est ça la nouvelle façon de communiquer avec le public. Ça, ça me déprime. Pour certains, c’est pas drôle du tout ce qui se passe… Pour moi, le confinement c’est vraiment long. Peut-être qu’un peu de funkiness ça aiderait? Quand j’écoute une toune, j’entre dans un univers spirituel autonome qui bouleverse mes schémas de pensée, et c’est déjà bien en masse!
Jane: Sortir cette chanson en ce moment, c’est notre façon de dire « Salut, on est toujours là, on va bien, et on a quand même envie de triper malgré tout! » Pour nous c’est un choix naturel de continuer notre démarche comme on peut à la maison, avec les moyens qu’on a, en espérant que ça peut faire vivre un peu de transcendance aux autres, ne serait-ce pour un bref instant.
Comment a été conçu le clip? Dans quel état devrait-on le regarder?
On a tourné et monté le clip la semaine passée durant le confinement, avec zéro budget et de l’équipement emprunté. Quand on a écrit la toune, on venait de voir un documentaire sur Snoop Dogg, et à moment donné il fume son joint directement dans son micro à 5000$, pendant sa prise de voix. On voit que ça se passe plus son affaire après. Cette énergie-là de l’âge d’or du hip-hop et de MuchMusic nous rappelait un peu nos adolescences passées à fumer des toppes en jouant à Tony Hawk Pro Skater sur un Playstation jauni, alors on avait envie de transmettre ça avec l’esthétique polygonale du clip.