Entrevues de crise, série balcons: Étienne Dufresne

C’est intéressant un balcon de rez-de-chaussée. C’est facile de jaser sans se briser le cou. Étienne Dufresne nous a conviés à cet endroit. À deux mètres de son enclos en fer forgé, on a parlé avec lui de tout et de rien et de son EP Sainte-Colère, sorti en pleine crise, mais qui ne contient pas nécessairement de musique qui encourage la colère.

Entrevues de crise, série balcons: Étienne DufresneÉtienne Dufresne/Photo: Élise Jetté

Élise: C’est quoi ton état d’esprit en ce moment?

Étienne: Ça va bien. Je ne sors pas tant que ça dans la vraie vie. Je suis casanier. Tous les trucs que je reportais, là j’ai le temps de les faire. J’achète des cours en ligne.

Élise: Tu fais partie de ceux qui en profitent pour s’instruire. Wow!

Étienne: Maintenant ou jamais!

Élise: Fais-tu croire au monde que tu fais plein d’affaires grâce aux réseaux sociaux?

Étienne: Je suis un gars de listes en fait. Donc en ce moment je passe à travers la liste de films que je voulais écouter, la liste de podcasts que je voulais écouter, etc.

Élise: As-tu des suggestions pour nous?

Étienne: J’ai écouté Death Note un thriller des années 2000, un film d’animation japonais.

Élise: Est-ce que la crise a contrecarré quelques-uns de tes plans?

Étienne: Oui, le lancement de mon EP qui devait avoir lieu autour du 7 avril. Y’a une couple de shows et de vitrines que je n’ai pas pu faire. C’est plutôt dommage. On a eu la chance de lancer le EP pareil, mais le show me tentait.

Élise: Juges-tu que le timing était donc à son pire niveau?

Étienne: Pas si pire. Plusieurs l’ont eu plus difficile que moi, n’ont pas pu sortir leurs affaires. Louis-Jean Cormier passe quasiment dans le beurre même s’il dit qu’il est sur son X.

Élise: C’est quoi le dernier show que t’as vu avant de ne plus avoir le droit d’en voir?

Étienne: Larynx et Duu.

Élise: Ce show-là c’était quasiment La dernière Cène de Jésus.

via GIPHY

Étienne: Vraiment! C’était aussi une soirée de jokes de Purell.

Élise: Ça valait la peine comme dernier show?

Étienne: Larynx était une belle découverte et Duu, c’était une version alpha de lui-même ce soir-là. C’était un show d’adieux, on dirait.

Élise: Quel genre d’évènement de retrouvailles imagines-tu après tout ça quand on va tous pouvoir s’approcher les uns des autres?

Étienne: Un gros BBQ dans ma cour. Je paye tout, je fais venir la viande et les options véganes. Je suis un gars de burgers.

Élise: Laquelle de tes chansons pourrait être bénéfique pour le moral des troupes en ce moment?

Étienne: Mes tounes, c’est toutes des tounes de dates et en ce moment, ce n’est pas la meilleure période pour le dating.

Élise: C’est un peu plus compliqué, en effet.

Étienne: Ça pourrait être Rodage. C’est soft. Ça s’écoute bien et malgré les apparences, ça parle d’essayer des affaires et en ce moment c’est une bonne affaire d’essayer des choses. Tu devrais roder ta nouvelle vie en confinement.

Élise: Quel album écoutes-tu pour te sentir bien ces temps-ci?

Étienne: P’tit Belliveau! C’est the shit. Rafraichissant à souhait! Je réécoute François Pérusse, aussi. C’est sûrement nostalgique.

Élise: Je comprends la nostalgie, ça sécurise.

Étienne: Faut s’accrocher à ça!

Élise: Je me suis surprise à écouter du Okoumé. L’album où ils sont habillés en bleu marin ils ont l’air d’aller dans l’espace.

Entrevues de crise, série balcons: Étienne Dufresne

Étienne: Juste avant que Jo Painchaud commence à pousser de la fonte… Je sais pas s’il va bien Jo, en ce moment. J’espère.

Élise: Si tu pouvais faire un show sur n’importe quelle scène, ça serait laquelle?

Étienne: J’avais un show prévu dans un gros évènement que je ne peux pas te nommer. J’aimerais ça faire un spectacle dans une salle avec beaucoup de gens que je ne peux pas voir parce que la lumière est trop forte. Ce genre de salle.

Élise: Le confinement nous rend tous un peu fous. C’est quoi la dernière folie que tu as faite?

Étienne: J’ai racheté du macaroni Kraft Dinner. Dans ma tête c’était révolu, l’époque où je mangeais ça. Je suis content, mais je me souviens pourquoi j’en mangeais pu.

Élise: J’ai une caisse chez nous pour les fins de soirées arrosées.

Étienne: Mets-tu des affaires dedans?

Élise: Jamais.

Étienne: J’ai essayé un légume dedans… je me rappelle pas lequel. Pas du cèleri, mais un autre légume vert…

Élise: Mystérieux… Qui as-tu hâte de serrer dans tes bras une fois que le «deux mètres» sera aboli?

Étienne: Mes deux grands-mères. Égal. Je leur ai plus parlé récemment. J’ai hâte de leur faire des câlins.

Élise: Des câlins de petits-fils, les grand-mère aiment ça. Que dirais-tu aux gens qui manquent un peu d’espoir en ce moment?

Étienne: Moi, je dis toujours «si tu peux pas aller dehors, va à l’intérieur». C’est le temps de confronter ce qui te fait chier de toi-même. Tu peux faire de la thérapie en ligne sur Zoom. C’est pas stressant, t’es chez vous. Je sais pas si les psychologues font une passe de cash en ce moment. Ça m’étonnerait pas.

Élise: Sûrement! Tout le monde est en train de l’échapper à sa façon. Peux-tu nous faire une petite vidéo qui nous remet sur le piton?

Étienne: Bien sûr!

Voir cette publication sur Instagram

L’espoir selon Étienne Dufresne à lire sur FAV 🌈

Une publication partagée par feuavolonte (@feuavolonte) le 25 Mai 2020 à 1 :43 PDT