Lucrecia Dalt
No Era Sólida
(RVNG Intl.)
Le nouvel album de Lucrecia Dalt, No Era Sólida, arpente des chemins semés jonchés de fantômes et d’ombres, de double rampant et d’égo dissous dans une entité protéiforme aux contours flous.
L’artiste joue avec les mots, véritables instruments aux sens énigmatiques, jonglant avec les langues et les origines, brouillant les pistes à travers des expérimentations nourries de poésie et d’imagination.
No Era Sólida invente ses propres règles, se rapproche des territoires noueux de Laurie Anderson ou de Lyra Pramuk, catapulte les sens sur des écrans aux images déformées par des forces extérieures.
Lucrecia Dalt semble divisée en deux, tiraillée par le pouvoir de mener sa création à sa guise et entrainée de l’autre coté, par des forces occultes la poussant à fouiller continuellement dans les profondeurs de son inconscient. Un album aux déviances vertigineuses tout en retenue exemplaire. Magistral.
Roland Torres