Un morceau de musique pour se souvenir quand on avait 15 ans #329
Publié le 09 novembre 2020 par Juthova
Est-ce que les gens naissent égaux en droit, à l'endroit où ils naissent? s'interrogeait Maxime Le Forestier dans sa chanson Né quelque part, tube aux accents humanistes sorti en 1988. Derrière cet hymne repris aux quatre coins du monde, se cache Francis, un petit garçon né en France de parents vietnamiens dans les années 1980.
"Mon fils aîné Philippe était âgé de 5 ans, en 1986. Il était dans une petite école pour les enfants qui avaient des difficultés de langage" , raconte l'interprète de San Francisco. "Il y avait des malentendants comme lui, mais aussi beaucoup d'enfants d'étrangers. Et son meilleur ami c'était Francis, né en France de parents "boat people", des Vietnamiens" , se souvient Maxime Le Forestier. "Et les lois Pasqua voulaient qu'un enfant de parents étrangers né en France ne soit pas Français, mais demande sa nationalité à sa majorité" . Je me suis dit "c'est dingue, ils vont avoir les mêmes profs, les mêmes histoires, ils vont peut-être voler le même scooter à 15 ans. Un se fera engueuler par son père, par un juge ou par un flic, et l'autre se fera virer de son pays natal" . Est-ce que les gens naissent égaux en droit, vraiment?, s'interroge encore le chanteur engagé.
Contre toute attente, Né quelque part, chanson qualifié d'humaniste et antiraciste va se glisser dans notre top national entre les Boys, Boys de Sabrina, la Classe de Bezu et le Bioman de Bernard Minet. Le message est clair et marque son époque, au point qu'aujourd'hui Né quelque part est cité régulièrement parmi les plus belles chansons françaises et reprise par des artistes parfois assez inattendus comme Juliette Gréco.
Bonus : Pour les arrangement acoustiques...