«J’ai jamais eu l’honneur de faire un show sans public», m’annonce Alexandre Larin que l’on nomme ici Larynx. Celui qui a été nommé comme «le dernier artiste vu en show pré-pandémie» à plusieurs reprises par les artistes qu’on a visités sur leur balcon au printemps est étonnamment très zen avec la situation de show virtuel proposé par Coup de cœur francophone cette année.
«La musique, ça existe sans public. Je suis habitué de faire mes bébelles dans mon coin. Je vais être content de faire du bruit un peu», assure-t-il en mode «making lemonade».
Trois pratiques dans un local loué exprès pour l’évènement ont permis de répéter le spectacle qui sera présenté ce soir. «On a fait ça full on masques. On est pas assez bon avec la technologie pour avoir fait nos pratiques sur Zoom. Le drummeur est toujours trois secondes en retard à cause de son wifi.» Pas pratique, en effet.
En termes de coups de cœur francophones, le dernier qui a atteint le cœur de Larynx est Jimmy Hunt. «C’est un cliché, mais il accompagnait très bien le début de pandémie. Quand je quitte illégalement la ville, je me claque cet album-là. C’est un massage mental», s’amuse-t-il.
Parmi ses pièces à lui, il offrirait Lubie sur un plateau à celui ou celle qui voudrait l’évaluer. «Le côté poétique et tout ce qui est autour des paroles, je ne voulais pas me mettre de pression avec ça pour mon album. Je ne suis pas un poète, moi. La vidéo de ça, réalisée par Hugo Ferland-Dionne donne vraiment des images intéressantes. Ce gars-là, c’est un bon malade!»
La «vague de marde» pandémique dans laquelle on se trouve possède sûrement une sortie de secours et pour Larynx, le «papier de toilette mental», c’est la musique. «Si j’en n’avais pas, en ce moment, je deviendrais fou. J’ai une couple d’amis qui ont atteint le fond du baril. Tous ceux qui avaient slacké la musique la reprennent pour survivre.» Il observe la même chose en ce qui concerne les autres formes d’art. «Quand tu travailles pas, t’as pas le choix de retourner vers ce qui te donne du jus. Se mettre à OFF et écouter des séries, ok, mais on a besoin de projets. Plus de musique et être en nature. Je pense que c’est obligatoire.»
Pour ceux qui n’auraient pas encore écouté l’album de Larynx, Ruche de mouche, paru en octobre…
«C’est un cool album d’un artiste de la relève qui pense qu’il est encore jeune. Du rock aux influences diverses, c’est un repas complet. Pas un sac de Doritos du Costco. Plus un service de tapas de produits du Québec.»
Pour ceux qui voudraient voir le show, c’est en ligne et c’est gratuit et voici dans quel contexte on devrait l’écouter:
«C’est un concert qui s’écoute très bien sur une tablette dans le lit. Vous pouvez laisser votre cerveau flotter. vous allez être ben plus confortable que quand vous êtes pognés avec deux bières dans les mains (parce qu’il faut être prévoyant) acoté au bout du bar bondé.»
«On préconise une formule assise de type bistro, chaises. Je vais essayer d’être en mode intime, justement. Créer un lien avec le public virtuel. Je mettrais juste pas de lumière. On se met en mode cinéma comme pour écouter Star Wars. Et juste après le show, on regarde une compilation de fails en Segway.»
«On boit des bloody caesar. C’est canadien ça! Je suis ben Clamato dans la vie. Mon album a été composé sur le Clamato.»