Après l’Asphalte: Ça marche-tu vraiment, le Millepertuis?

Publié le 23 novembre 2020 par Feuavolonte @Feuavolonte

Après l’Asphalte

Millepertuis

Indépendant

*** 1/2

Le millepertuis est une plante que l’on retrouve à l’état sauvage un peu partout en Amérique de Nord, en Europe et en Australie. En période de floraison, ce sont des fleurs jaunes étoilées. Les pharmaciens suggèrent de traiter la dépression légère avec 300 mg d’extrait standardisé 3 fois par jour, avec les repas. Nous autres, on n’a pas de connaissances pharmacologiques assez poussées pour vous recommander quoi que ce soit à part écouter l’album Millepertuis.

Le sentiment d’apocalypse nous habite tout le long de notre écoute de Millepertuis d’Après l’Asphalte. Je ne vous apprends rien si je vous parle d’un sentiment de fin du monde omniprésent en 2020. C’est ce que c’est. Et ça fait du bien, des fois, de se faire raconter notre propre état. Oui, je suis comme Kate et Léo quand le dernier boutte du Titanic est en train de rentrer dans l’eau de façon perpendiculaire, mais c’est correct de même.

Le début de La musique est plate nous accueille avec un aspect rustique-nostalgique que j’aime beaucoup. La fin donne l’impression d’une machine essentielle qui arrête de fonctionner tranquillement pendant un film apocalyptique. Une impression très agréable.

Iceberg nous offre un intéressant drum saccadé. Les paroles de cette chanson-là sont en mesure de nous remonter le moral quand il n’y a plus personne: j’aime l’idée d’être «son propre fucking diamant». Ça me touche. J’aimerais ça, être mon propre fucking diamant de temps en temps.

Le single 1 pour cent est bien de son temps. On dit «technicien» ET «technicienne». Très inclusif. Drapeaux est confuse et rend un peu complexe la compréhension de l’histoire à travers ce chaos. J’aime les chansons chaotiques, mais juste quand j’y comprends un peu quelque chose. Sinon, je ne me sens pas intelligente, pis c’est ben fâchant. Input 3 me rejoint moins parce que je ne sais pas jouer aux jeux vidéos, mais je ne doute pas que ça puisse toucher droit au cœur quelqu’un qui sait c’est quoi l’effet que ça fait, tuer un policier virtuel dans un jeu.

Tout profaner me fait penser à du Zen Bamboo punk et j’aimais beaucoup les tounes de (feu) Zen Bamboo. J’ai tu le droit de dire ça?

Dormir sur un tigre est un sérieux coup de coeur. C’est la seule chanson sur le suicide que j’haïs pas.

Dans l’ensemble, j’adore l’aspect «on chante-chiale et on crie souvent». J’ai tendance à ne pas aimer ça, quand ça crie trop, mais en même temps la musique qui crie ressemble rarement à cette espèce de post-western power-tragique moderne. J’apprécie également que l’album finisse quand même doux avec des propos dur sur Garde ta job: pas trop de couches musicales ni de voix superposées.

Millepertuis, c’est pas un médicament, mais presque!