Le niveau de respect que l’homme à pour ses musiciens n’a d’égal que son talent. C’est dans le paradoxal lieu qu’est le Shakespeare’s Globe, sur la rive sud de la Tamise, à la fois intime et majestueux, que Damon Albarn nous a livré cette performance inédite, diffusée en live dans le monde. Live Report.
Des gens de 67 pays ont les yeux rivés sur cet emblème unique du théâtre. Albarn en blague « je suis sûr qu’il y a au moins 67 personnes qui regardent le live ». Dans ce lieu, une autre connexion se fait. Quelque chose de magique arrive alors que le ciel s’assombrit, laissant la pleine lune d’automne comme potentiel projecteur.
La bienveillance passe dans chaque note, chaque rythme, chaque vibration de chaque instrument. Et c’est une pléthore qui accompagne Albarn. Saxo, guitare électrique, guitare sèche, batterie, percussions, théorbe, mélodica, piano, basse, kora, cordes…

Choisir le Shakespeare’s Globe n’était probablement pas anodin pour Damon Albarn. Le musicien s’est déjà essayé au théâtre et à l’opéra par le passé en travaillant, notamment, sur Wonder.land et Dr Dee : An English Opera. Ses passions pour la poésie semblent placer le Globe assez logiquement sur la trajectoire du touche-à-tout virtuose.
Au balcon, ce n’est pas Juliette mais un quatuor de cordes qui accentue la profondeur et l’immensité des œuvres d’Albarn, récentes et plus anciennes, de ses solos, de ses collaborations et de ses groupes. L’homme est prolifique, on le sait, et dans cette logique, il ouvre ce concert avec un extrait de son opus à venir en novembre : The Nearer the Foutain, More Pure the Stream Flows. Polaris, récemment sorti, est suivi de This Is a Low, de Blur, pour ainsi clore le spectacle.



Damon Albarn, Globe Theatre, 20/09/2021 – photo: Léa Fochesato
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C’est un événement magique, unique, non seulement par le lieu en bois dans lequel il se produit, mais aussi parce que l’admiration que le public a pour l’homme, lui l’a aussi pour ceux avec qui il partage la scène – au passé comme au présent : Seckou Keita, Arngeir Hauksson, Christopher Robson, Femi Koleoso, Seye Adelekan… Tony Allen.
Son introversion disparaît à l’instant où une note claque dans l’air, de la plus douce qui lui fait lever la tête vers les cieux, apaisé, à la plus brutale, qui lui fait piétiner le plancher sous ses pieds. Qu’il soit rêveur ou rageur, il est difficile de détacher le regard d’autant de présence scénique.
Parce qu’on ne peut pas non plus se détacher du théâtre, encore moins dans ce lieu, la reprise, sobre et délicate de On Melancholy Hill fait apparaître, pour nous, Hamlet. D’autres titres auront fait apparaître d’autres personnages, et d’autres encore sont des décors. L’Islande n’est d’ailleurs jamais loin, et dans cette fin d’été, sous cette lune des moissons, elle semble atteindre la Tamise de son souffle frais.
Dans son jean trop large, ses lunettes à bords noirs et ses chaussures blanches, Damon Albarn nous surprend par son énergie, parfois explosive et soudaine, autant qu’il nous apaise avec son grain de voix particulier. Les lumières qui dansent sur les colonnes qui l’encadrent ne sont qu’une esquisse de l’atmosphère mystique qui émanait de lui. Sublime dans sa simplicité, Damon Albarn était à sa place dans ce O de bois.
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